Telle une île qui émerge du bleu de l’océan, les vestiges des Lazarets se libèrent peu à peu de l’étreinte d’une luxuriante végétation, l’écrin vert s’ouvre tel un coquillage. “Nous avons commencé ce projet en 2004”, indique Laurent Hoarau, formateur en histoire sociale et en architecture médiévale.
Le premier bâtiment qui a servi à la mise en quarantaine des migrants entre 1860 et 1938, révèle sa beauté architecturale. “Nous avons déjà restauré deux dortoirs, une longère, une infirmerie qui servait d’hôpital et le cimetière”.
Sous les doigts agiles de la soixantaine de travailleurs en contrats d’insertion, recrutés le plus souvent au sein du quartier même de la Grande-Chaloupe, ce bijou du patrimoine réunionnais retrouve peu à peu de l’éclat.
Ciselé selon un cahier des charges strictes de l’époque, ce diamant en devenir doit éclairer toute La Réunion. “A terme, ce lieu dans lequel chaque Réunionnais a eu au moins un parent qui y est passé, doit devenir une passerelle, dans l’histoire du peuplement de La Réunion”.
Ce pont entre le passé, le présent et l’avenir se construit aussi dans l’émotion de différentes découvertes. “Nos fouilles mettent aussi à jour de nouveaux chantiers”. La chasse au passé, c’est d’abord une chasse au trésor, parce que c’est très enrichissant pour l’avenir.