Quand l’intérêt politique ne sert pas l’intérêt général.
A la veille des élections régionales, ils s’agitent.
Ils, ce sont ceux qui font de la politique pour servir leur propre intérêt. A La Réunion, Didier Robert fait du mimétisme sur son chef de parti, Sarkozy, avec comme seul objectif pour La Réunion, le sien : celui d’arriver en tête des sondages.
Ainsi, il utilise le débat sur le budget comme un simple outil de communication. En effet, dans une région où le chômage explose, avec 60% chez les jeunes, dans une région en panne dans le secteur touristique, n’y avait-t-il rien de plus important que de sauver l’aide aux voyages des familles qui, pour la plupart, auraient les moyens de se payer ces vacances? Cela ne semble pas être l’avis du Président de Région.
Seulement, dans un moment où l’argent public est rare, où l’effort est national et européen, le Président de Région va jusqu’à préférer sacrifier un dispositif pour lequel La Réunion a été exemplaire : le Service Militaire Adapté (SMA). Ce dispositif répond pourtant à l’attente de milliers de jeunes Réunionnais, qui sont souvent ceux qui sont les plus en difficulté. Ce dispositif d’insertion et de formation professionnelle a fait ses preuves et a permis d’obtenir jusqu’à 70% de sorties positives.
Didier Robert retire ainsi 10 000 000 d’euros au rêve de réussite de la jeunesse réunionnaise. Il plonge aussi des milliers de parents dans l’angoisse pour l’avenir de leurs enfants. Mais plus grave encore, c’est le seul sujet sur lequel il se mobilise. Tous les autres dossiers importants, que nous avons portés à l’Assemblée et acquis après un travail difficile et collectif ne sont pas soutenus par le Président de Région-Sénateur.
Pire, il est coupable d’avoir laissé ses amis de droite détricoter l’aide spécifique demandée par les entreprises et promoteurs de La Réunion pour la construction de logements intermédiaires. Ces logements qui font cruellement défaut aux familles de classe moyenne. Il prend alors le risque très grave de freiner la construction de logements intermédiaires et donc l’activité du BTP. Mais l’incohérence de son action, pour ne pas dire inaction, ne sera pas que là.
Nous savons que notre gouvernement entend diminuer la dette de l’Etat. Nous proposons des économies autour de 50 milliards d’euros, dont 11 milliards sur trois ans pour les collectivités territoriales de toute la France. On entend alors Didier Robert crier au scandale, alors que son parti et son candidat malheureux à la dernière présidentielle, Nicolas Sarkozy, nous proposent 150 milliards. Où pense-t-il trouver 150 milliards d’économie, s’il estime que 50 milliards c’est déjà trop ? Quelle incroyable incohérence ! Quelle démagogie !
Pour notre part, nous affirmons que chacun doit participer à cet effort, selon ses possibilités. Et pour cela il faut aussi se battre et défendre les intérêts de son territoire.
Je m’interroge. Où était Didier Robert, Président de Région, lorsque les Présidents des Régions Antilles-Guyane interpellaient le premier ministre par courrier en date du 22 octobre ? J’ai recherché son courrier, je ne l’ai pas trouvé.
Il est coupable de ne pas s’être préoccupé de cette question importante. Grâce aux Antillais, nous profitons d’une décision gouvernementale de diminuer notre effort au remboursement de la dette.
L’effort pour les régions d’outre-mer sera de 8,5 millions d’euros. Il aurait été de 24 millions d’euros si le droit commun s’appliquait, soit presque trois fois plus. Didier Robert est coupable de son silence.
Pas un mot sur le combat que nous avons commencé à l’Assemblée nationale sur le fonds de péréquation pour les intercommunalités et les communes. C’est pourtant un combat important. Nous voulons en effet faire comme pour les régions Outre-mer : changer les règles pour que nos communes et nos intercommunalités souffrent moins de l’effort de remboursement de la dette causée par dix années de gestion calamiteuse.
Le Président de Région et Sénateur Didier Robert en appelle aux députés socialistes. Je serai présente dans ce débat, comme souvent, lorsque le texte sur le budget reviendra à l’Assemblée. Je serai du côté de l’emploi, de l’avenir pour le bien commun et de la jeunesse réunionnaise. Celle là-même qui a besoin de toutes nos forces et vous rendra coupable, Monsieur le Président de Région, de lui avoir retiré les moyens de sa réussite.
Ericka Bareigts