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Chambre régionale des comptes: Le DGS de Ste-Marie sévèrement épinglé

Le rapport de la Chambre régionale des comptes est arrivé sur le bureau de la mairie de Saint-Marie au début du mois de janvier. Au cours d'une conférence de presse hier matin, les élus de l'opposition socialiste, Christian Annette et Céline Sitouze, ont consacré une large partie des discussions au travail du directeur général des services de Sainte-Marie, Jocelyn Trulès, qui se voit gratifier de quelques pages dans le rapport - un fait plutôt rare - autour du déroulement de sa carrière et de ses émoluments.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 21 février 2013 à 07H21

Arrivé en décembre sur le bureau du maire de Sainte-Marie, Jean-Louis Lagourgue, le rapport de la CRC a dû provoquer un certain « émoi » dans les bureaux de la direction des services, notamment dans celui du DGS de la commune, Jocelyn Trulès. Ce dernier s’est même fendu d’une réponse auprès de la CRC pour donner sa version des faits reprochant à la Chambre régionale des comptes de vouloir créer le « buzz » médiatique et politique avec leurs allégations.

Transmis en janvier, le rapport définitif de la CRC n’est pas tendre avec le DGS de Sainte-Marie. Tour à tour, les magistrats de la Chambre évoquent un « déroulement de carrière favorable« , des « avancements d’échelons irréguliers« , un « recrutement à la Cinor permettant l’obtention d’un grade d’administrateur territorial » ou encore « l’octroi de compensations financières injustifiées au titre des congés épargnés dans le cadre du compte épargne temps (CET)« . Des arguments qui seront balayés par le principal intéressé dans des observations formulées auprès de la Chambre.

Mais pour Christian Annette et Céline Sitouze, « la carrière administrative de Jocelyn Trulès est entachée d’irrégularités« . Au cours de sa carrière, un fonctionnaire bénéficie d’avancement d’échelons selon des critères d’ancienneté et de notation. Or, la CRC remarque que le DGS a bénéficié « à plusieurs reprises » d’avancement d’échelons dans des conditions irrégulières « tant sur la grille d’attaché territorial que sur celle d’accueil de DGS« , souligne la CRC. « Malgré un contrôle de la légalité du 6 février 2007 et le refus du centre de gestion de proposer un arrêté de reconstitution de carrière en date du 4 avril 2007, l’autorité territoriale a maintenu son arrêté de reclassement à l’échelon 8, attribuant quatre échelons supplémentaires à l’intéressé« , explique la Chambre régionale des comptes. Un reclassement au 8ème échelon qui est intervenu avec une ancienneté de 1 an, 9 mois et 29 jours alors que Jocelyn Trulès se trouvait au grade d’attaché de 2ème classe et aurait dû être promu au 4ème échelon.

« Vous ne le saviez pas, mais le meilleur administratif de France se trouve à Sainte-Marie à la Réunion ! »

La CRC dénonce également l’embauche du DGS de la mairie de Sainte-Marie par la Cinor pour obtenir le statut d’administrateur territorial, un poste que ne pouvait pas créer la commune en raison de sa « strate démographique » inférieure à 40.000 habitants. « La Chambre constate que cette situation a abouti à accorder un avantage individuel de carrière sans intérêt, ni pour la Cinor, qui ne profite aucunement des compétences de l’administrateur territorial qu’elle a chosi de recruter, ni pour la commune de Sainte-Marie pour laquelle cette opération se traduit par un surcoût de rémunération versé à son DGS« , soulignent les magistrats de la CRC. Jocelyn Trulès est resté en poste à la Cinor 6 mois, le temps d’être titularisé et de reprendre en détachement son poste de DGS à Sainte-Marie.

Enfin, la CRC épingle le DGS sur « l’octroi de compensations financières injustifiées au titre des congés épargnés dans le cadre du CET« . « En 2011, Jocelyn Trulès s’est fait payer la somme de 21.075 euros au titre du CET pour les années 2003, 2004, 2005, 2006 sans justificatif et sans document de gestion du CET comme l’exige la loi« , souligne Céline Sitouze. « Aucun document (…) n’a pu être produit par la commune« , ajoute la CRC.

« Entre son salaire et sa prime annuelle (ndlr : 49.800 euros), le DGS est un coût exorbitant pour les contribuables sainte-mariens, au-delà de ce qui est prévu pour une commune de cette taille« , ajoute Céline Sitouze tout en rappelant que le DGS de Sainte-Marie bénéficie de la prime au taux maximum. « Vous ne le saviez pas, mais le meilleur administratif de France se trouve à Sainte-Marie à la Réunion !« , conclut ironiquement Christian Annette.

 

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