« Nous avons décidé d’unir nos forces et d’afficher notre détermination à empêcher l’ouverture des carrières », indique Stéphanie Gigan, la présidente de l’association Lataniers Nout Ker d’Vie, citant les cinq carrières potentielles : Menciol, Dioré, Ravine du Trou, Bellevue et Lataniers. « Nous voulons que les Réunionnais prennent conscience que nous sommes tous concernés. Nous en subirons tous les conséquences. Nous appelons donc à une unité contre ces projets fous' ».
Principe de précaution
Parmi les conséquences évoquées, celles pour la santé. Le Docteur Jean-Marie Verrougstrate, « affilié à aucun collectif ni association » et déclarant « intervenir sous l’égide de [son] serment d’Hippocrate », en a relayé une longue liste, documents officiels à l’appui (documents émanent du ministère de l’environnement notamment).
Les poussières, le bruit, les vibrations, les hydrocarbures, les gaz de combustion, l’altération de la qualité de l’eau, les métaux lourds, les produits chimiques, les germes et bactéries dans l’air… autant de facteurs susceptibles d’induire des pathologies potentiellement graves. « Le principe de précaution devient un devoir de précaution », estime-t-il.
Également pointées du doigt, des « répercussions sur l’environnement », comme le note Ludo Fontaine, le porte-parole du collectif Détrui pas nout Bellevue, tirant notamment la sonnette d’alarme sur la mise en danger des pétrels, des paille-en-queue, des papangues, de certaines espèces végétales, de la barrière de corail ou encore des nappes phréatiques. L’impact sur le tourisme est aussi évoqué, deux hôtels se trouvant à proximité (l’Akoya et le Dina Morgabine), tout comme un « problème de sécurité », avec « des routes surchargées ».
« Que voulez-vous qu’on laisse à nos enfants, une île polluée, une île qui amène de la maladie ? Non. On peut trouver d’autres solutions. Il faut penser à l’avenir qu’on va laisser leur laisser », réagit Élisanne Amaranthe, riveraine de Bellevue, indignée et inquiète de voir son île « se transformer en bâtiment ».
Le tout-viaduc comme solution ?
De son côté, la SREPEN-RNE, représentée par Jean-Lionel Vigna, souligne l’avancement des travaux avec une « spectaculaire rapidité », et, constatant « l’efficacité de la variante Viaduc », invite la Région à « poursuivre le viaduc jusqu’à la Possession ». L’association demande de surcroît à la pyramide inversée une étude comparative des variantes digue et viaduc sur le tronçon restant.
Le « tout viaduc » est également une solution proposée par l’ATR-FNAUT, qui déclare : « Qui dit digue, dit ouverture de carrière. La seule issue est de trouver une alternative, soit le viaduc, soit une route en solution terrestre, sous galerie de protection avec remblais d’amortissement des chutes ». Des possibilités qui seront détaillées lors d’une prochaine conférence de presse.