Le 21 septembre 2007, François Fillon entrait à peine en responsabilité qu’il décochait une phrase dont l’histoire politique raffole : « Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier » disait-il. S’il est élu en mai prochain, François Bayrou promet d’être celui qui ne cachera pas la vérité aux français. C’est en tout cas le discours qu’il a tenu hier devant ses sympathisants.
« Il faut créer de l’activité économique qui est la seule susceptible d’offrir des emplois aux jeunes car ce n’est pas dans les aides qu’on le pourra. Des aides qui vont s’épuiser, je vous le dis avec certitude ». Le décor est planté. La rigueur commence aussi dans la rhétorique.
Devant les expériences vécues par les grecques, les espagnols et sans doute par d’autres pays européens, François Bayrou lance un ultimatum. « C’est l’élection de la dernière chance ! ». De « cette crise issue de la gouvernance des deux partis au pouvoir qui se sont passés la main », il prône celle d’une gouvernance raisonnée.
« ça ne se fera pas ! »
« La dette de la France c’est 1.800 milliards d’euros dont 70% sont des emprunts extérieurs ». Face à cette situation à laquelle tous les gouvernements se sont heurtés, le candidat Modem dirige ces premières flèches en direction du PS sur « le plus de dépenses » affiché en permanence sur les bancs de l’Assemblée nationale par ces représentants. Son tour de chauffe n’est pas terminé.
« Ceux qui proposent -François Hollande et Nicolas Sarkozy pour rivaliser avec le premier- de dépenser davantage entraîneront les français dans le mur. Seuls ceux qui aiment les français leur parle en disant la vérité ». Mélenchon est inclus dans le flot des critiques.
« Les dizaines de milliers de fonctionnaires de plus, les 30 ou 40% d’allocations en plus, je vous le dis dans les yeux : ça ne se fera pas! (…) Cette fois-ci, c’est le moment de se réveiller ! » pour dit-il, accepter « le discours de vérité » qu’il incarne.