Crise oblige, le fret tourne toujours au ralenti. Hassen Bangui, artificier, peine à remplir ses stocks depuis le début de l’année dernière. “En 2020, nous n’avons reçu que près de 50% des commandes”, confie le gérant.
Les raisons de la pénurie
La situation ne s’améliore pas. Les conteneurs d’artifices arrivent habituellement sur la période de juin à novembre, mais aujourd’hui “il n’y a rien de rentré, les conteneurs n’ont pas quitté la Chine”, indique-t-il.
Avec la pandémie, les conteneurs d’explosifs rencontrent davantage de difficultés à arriver à bon port. “Au niveau du fret maritime, il y a énormément de retard. Les explosifs ne peuvent pas rester longtemps à quai”, explique-t-il.
Aussi, pour être acheminée jusqu’à La Réunion, la marchandise transite entre différents pays mais “de plus en plus de ports refusent le transit de conteneurs d’explosifs dans leurs eaux”, regrette le gérant d’entreprise.
À quelques semaines des fêtes, le distributeur d’artifices constate : “La fin de l’année est compromise, on peut parler de pénurie”.
Regarder vers le ciel pour débloquer la situation
Le gérant tient par ailleurs à le préciser : “ Ce n’est pas du tout de la faute de la préfecture. Au contraire, ils essaient de nous aider à débloquer la situation”.
Une solution pour sauver une petite partie du chiffre d’affaires est tout de même à l’étude : le transit aérien. Là encore, rien n’est gagné, “il faudrait l’autorisation de tous les pays survolés. Même avec cette possibilité, nous ne ferons jamais un gros volume”.
L’arrivée d’explosifs par voie aérienne permettrait l’acheminement de 10 à 20 tonnes d’artifices, contre 10 fois plus avant la crise sanitaire. L’impact financier sur les entreprises est considérable, soit quelques millions d’euros sur l’ensemble du secteur à l’échelle locale.