Le communiqué du Parc National :
Un constat alarmant
Sur la zone Est de l’Île de La Réunion, 9 camps de braconniers ont été détectés par les agents du Parc national, en partenariat avec l’ONF, au cours des dernières semaines.
Les braconniers y installent leurs camps, essentiellement, pour prélever du palmiste rouge, en danger critique d’extinction d’après la liste rouge de l’UICN (Consulter ici). Le braconnage est considéré comme la première menace de disparition de ces palmistes. Un chou palmiste est, en effet, vendu au marché noir entre 15 et 25 € le kilo, ce qui en fait une cible privilégiée de ces prélèvements.
Le braconnage a un coût environnemental fort car la pression sur certaines espèces peut mener à leur disparition. En outre, le braconnage s’accompagne souvent de l’installation de camps en milieu naturel, au plus près des zones préservées où le palmiste est encore présent. On y constate l’accumulation de grosses quantités de déchets en forêt (plastiques et métaux), de pollution et de prolifération de rats, espèce invasive animale dont l’impact sur la flore et l’avifaune est avéré.
Notons également le coût économique et écologique pour ce type d’opération qui nécessite la mobilisation d’agents publics en charge de la surveillance des milieux naturels ainsi que des moyens techniques coûteux tels que des vols d’hélicoptères.
L’opération de démantèlement
Les agents du Parc national de La Réunion se sont rendus sur 7 des 9 camps répertoriés, souvent placés dans des endroits isolés difficiles d’accès et nécessitant plusieurs heures de marche d’approche, en forêt de Bébour et dans les Hauts de Cambourg. Étant donné la forte accumulation de déchets abandonnés sur les camps par les braconniers (5 m³ de déchets au total), ceux-ci ont été placés dans des « Big bags » qui ont été évacués ce jour par hélitreuillage.
L’opération d’évacuation de ce 22 septembre 2023 s’est déroulée de 6h45 à 10h00 approximativement et mobilisera 5 agents du Parc national, 4 agents de l’ONF, un hélicoptère qui circulera sur les différents sites et un camion-benne qui transportera les déchets en déchetterie. Les deux camps qui n’ont pas encore été approchés feront l’objet d’une opération de démantèlement ultérieure.
SUR LA FAUNE
Impact sur la biodiversité réunionnaise
Prolifération des rats, prédateurs des oiseaux forestiers.
En général, les braconniers passent près de 2 à 3 jours en forêt. Seuls ou en groupe, ils repartent avec plus d’une quarantaine de palmistes, des tangues parfois juvéniles, ou encore plusieurs kilos de poissons et de crustacés lorsque la zone s’y prête.SUR LA FLORE
Réduction du nombre de palmistes, orchidées, fanjans
Piétinement, coupe d’espèces endémiques et indigènes et, dissémination d’espèces exotiques envahissantes.SUR LA QUALITÉ DE L’EAU
Les piles utilisées par les braconniers, les viscères de tangues jetés, les plastiques, les déchets alimentaires contribuent à la pollution de l’eau des rivières.
Certains braconniers utilisent des insecticides ou de l’eau de javel pour récupérer un grand nombre de poissons.
Ces techniques illégales polluent massivement les cours d’eau et sont nocives pour la santé des consommateurs de poissons braconnés
Les bons gestes du citoyen
Le palmiste rouge est structurante de la forêt réunionnaise. Les fleurs nourrissent et abritent beaucoup d’araignées, d’oiseaux et de lézards endémiques et certains ne vivent que sur le palmiste rouge. En le braconnant, c’est tout un écosystème, un paysage, qui s’éteint. Très apprécié dans la cuisine locale, sa disparition est très rapide.
Des solutions existent : des agriculteurs se sont impliqués dans une production raisonnée etéthique du palmiste rouge pour préserver cette espèce. C’est ainsi que le consommateur peut s’assurer de l’origine du produit. Acheter auprès de ces fournisseurs permet de sauvegarder l’espèce en milieu naturel et favorise l’économie locale.
Et les Bracos?
« Une société s’autoprotruit sans cesse parce qu’elle s’autodetruit sans cesse »
Edgard Morin …
Triste réalisme sociétal avec les tonnnes de matières poluantes au sein de notre océans indien et Réunionnais par des puissances maritimes non visibles et non intéressantes .
La planète est en péril …
Chute, chute on en parle pas.
Faisons un article sur quelques « braconniers » à culotte courte (il faut y mettre fin).
Braconniers de tang, de palmistes, des anguilles et des chevrettes de rivières,de la pêche non contrôlée ( contrairement à ces avions et bateaux qui déversent leurs millions de tonnes de pollutions et saloperies sur nos têtes et sous nos pieds, etc) .Les sanctions doivent être identiques pour tous.
T’as raison, laissons faire , y a toujours plus grave ailleurs…une bonne façon de faire l’autruche et de se rassurer. En attendant, l’île s’appauvrit en biodiversité avec la complicité de ceux qui achètent sous le manteau tous ces produits rares.
C’est bien quand même.
Je veux bien me porter bénévole pour traquer les braconniers. Forêt du bras des lianes, les citernes de Ste Rose…. Etc. Il faut que ça cesse ! La biodiversité de l’île n’en sera que magnifiée.