Si la langue officielle à La Réunion est le français, les Réunionnais s’expriment majoritairement en créole, langue qui s’est construite au fil du peuplement de l’île et qui a héritée des apports linguistiques des différentes populations qui forment le peuple.
Les débuts du kréol réunionnais remontent à une époque sombre de l’histoire de l’île, celle de l’esclavage. Pour communiquer, les esclaves ont produit cette langue imagée, langue du Maloya, qui n’acquiert le statut de langue régionale qu’en 2014.
Enseigné et étudié aujourd’hui dans certaines écoles et à l’Université de La Réunion, le kréol est une langue vivante qui ne cesse d’évoluer, et cela s’entend.
La chanson Bato fou, écrite par Axel Gauvin et composée par Gilbert Pounia, sort l’année de la première Journée de la langue et de la culture créoles. Il s’agit d’un cri pour dénoncer l’héritage de l’esclavage, la situation économique de l’île difficile et les complexités communautaires.
Si l’on prend les paroles de cette chanson et celles d’une chanson de Junior du moment, outre le registre bien différent, les mots ont aussi changé.
Le kréol de “Bato Fou”, dans lequel on retrouve les termes “Zarkano”, “ Gouyav de frans” et “Agèt”, laisse par exemple place à des mots tels que “Igom”, “Voumoundouvou” et « décal’ sérieux », dans SZLB, le “Junior Birthday”, de Junior Feat Avi’S. De quoi illustrer le fait que le créole réunionnais vit avec son temps et ne cesse de s’enrichir.