Freddy nous en a réservé de bien bonnes, si l’on peut dire. Le cyclone le plus durable, le plus erratique, le plus violent… Des centaines, des milliers de morts peut-être, et des milliers de disparus entre Madagascar et l’Afrique de l’Est ; des milliers de gens sans abri… et sans secours possible, exception faite de l’aide de la PIROI et de MSF.
Pour couronner le tout, voici que Freddy a réveillé le choléra au Mozambique, un terrible fléau que ce pays tentait justement d’éradiquer.
Pourquoi Freddy, direz-vous. Parce qu’avec les inondations infinies et le retard d’évacuation des eaux pourries, le vibrion est chez lui. Sans compter le réveil du palu, des pneumonies chez les plus jeunes, de la destruction des cultures, de la famine.
C’est pas seulement la faute à Freddy, d’ailleurs. Avant lui, les grands responsables, ben c’est nous ! A force de massacrer la Nature, elle se venge et elle sera toujours la plus forte.
Et c’est bien fait pour notre gueule !
« On soulage 95% des douleurs ! »
A propos de l’euthanasie ou de la mort accompagnée, un docteur spécialiste des soins palliatifs est venu expliquer, sur Réunion la 1ère, que le rôle du médecin est de soigner, pas de tuer. Je respecte sa pensée.
Mais cet homme a aussi dit, à propos des fins de vie insupportables, que « nous soulageons 95% des douleurs ». C’est bien, bravo, mais… quid des 5% restants ?
Lorsque ma maman arrivait en fin de vie, massacrée par un double cancer et un début de gangrène, même la morphine n’arrivait plus à la soulager.
Elle ne m’a jamais demandé de l’aider à franchir de pas.
Au cas où elle l’eût fait… je ne me vois pas aider maman à mourir.
La statue de La Bourdonnais
Subtile, la petite Erika, vraiment fine mouche. En ne détruisant pas la statue de Mahé de Labourdonnais, en choisissant de la déplacer du côté de la Redoute, elle fait plaisir à tout le monde. Les fracasseurs de statues, les destructeurs de plaques de rues, seront contents : l’esclavagiste disparaît de la vue du plus grand nombre. Et les anti-déboulonneurs comme moi sont contents : car je suis de ceux qui disent qu’une statue, une plaque de rue, même au nom de personnages odieux, doivent rester. Ce sont des témoins de l’Histoire !
Je suis profondément anti-communiste mais je réprouve les destructions des statues de Lénine, Staline ou Mao : elles nous rappellent que la monstruosité a été à l’ordre du jour.
Faut jamais jouer avec la mémoire de l’humanité ; on risque de payer les pots cassés par manque de souvenirs.
Vous voulez savoir pourquoi les jeunes sont très peu attirés par les métiers de la restauration ? Je vais vous raconter une mésaventure survenue à mon ami André Rochetaing, cordon bleu de tout premier ordre, du temps où il tenait un restaurant de premier plan à la Plaine Saint-Paul. Le samedi soir, chez lui, c’était plein à craquer.
Un samedi soir donc, salle comble. Catastrophe, un de ses serveurs ne vient pas, ce qui désorganise tout le service.
Le lendemain matin, frais comme un tilapia, l’absent arrive et a la surprise de se voir signifier son renvoi immédiat. Son excuse à son absence injustifiée ? « Ah ben bande camarades té qui sa voir Bastèr su podium et ou veux mi reste à terre ? »
Retraite des agriculteurs
Lors des récents débats dans la rue ou aux Assemblées à propos de la réforme des retraites, une chose m’a durement choqué : il a été très peu question des agriculteurs. On a évoqué ces travailleurs… pour la forme ou presque.
Or, s’il y a des gens concernés au premier chef, c’est bien eux !
Depuis toujours, la soi-disant retraite des agriculteurs ressemble plutôt à une aumône, je ne vous apprends rien. C’est la plus flagrante injustice de notre système social, un des meilleurs du monde à ce qu’ils disent. Mon cul !
Depuis toujours, notre société a traité avec mépris ceux envers qui nous sommes le plus redevables. Au Moyen-Age, les serfs ne recevaient qu’une infime part de ce qu’ils produisaient, la part la plus confortable allant au seigneur, lequel s’engraissait ainsi à bon compte.
La servitude a été abolie mais la situation du monde agricole a-t-elle réellement changé ? J’en doute.
A part les grands céréaliers et les éleveurs en intensif, la vie de nos agriculteurs et éleveurs reste misérable. Je n’en connais guère qui fassent la grasse matinée. Levés avant quatre heures, rarement couchés avant vingt-deux, 365 jours par an, ils sont très souvent sujets aux maladies musculaires et autres car la terre, toujours, est basse.
Quant à leurs compagnes, c’est tout juste si elles sont considérées comme des travailleuses ! A se demander ce qu’elles foutent de leurs dix doigts toute la sainte journée.
Total des courses, les vieux couples agricoles travaillent bien plus longtemps que les sacro-saints 64 ans qui font rugir le monde du travail… et je suis d’accord avec les protestataires. Mais… lorsqu’ils sont contraints, souvent à 70 ans et plus, d’arrêter akoz le corps i donne pu, ils vivent (survivent) avec moins de 500 euros pour 2 !!!!!
Ça, le Macro(n) et son âme damnée (bornée ?) n’y ont pas songé une seconde.
Alors, à tous, je pose une question simple : sans nos agriculteurs, sans nos éleveurs, nous mangerions quoi ? Vous me dégoûtez.
Lundi de Pâques
A ceux qui ne le savent pas encore, ou qui font semblant de l’ignorer, le lundi de Pâques, tout comme celui de la Pentecôte, n’a jamais été une fête religieuse. Ces deux journées, après avoir été abolies en tant que jours fériés, ont été rétablies comme telles par Louis-Napoléon Bonaparte. Il voulait par là-même que les syndicats lui foutent une paix royale (ou impériale si vous préférez). Ce qui a parfaitement fonctionné.
Marseillais solidaires
On ne peut qu’admirer et louer l’esprit de solidarité des Marseillais. Lors de l’affreux drame récent, ils furent nombreux à apporter des vêtements chauds, des vivres, des boissons aux familles si durement éprouvées. Nous, les Réunionnais, n’avons pas à en rougir : à chaque catastrophe humaine, écologique, sociale, nos concitoyens y vont largement de leur poche. Je voulais juste redire qu’il y a encore des millions de braves gens sous le ciel et le soleil.