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Jugé pour 117 messages en 2 jours, il peut remercier son avocate

Un homme de 38 ans comparaissait devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour des faits d'envoi réitéré de messages malveillants par voie électronique.

Ecrit par – le lundi 29 novembre 2021 à 17H11

Rodrigue H. est fraichement débarqué de l’avion en provenance de métropole. Amoureux de son ex-compagne, il vient pour la reconquérir. Pour lui montrer son amour et son attachement, il lui envoie la bagatelle de 117 messages sous diverses formes. Messages vocaux, écrits et même des appels par l’intermédiaire d’applications comme Messenger ou Instagram, tout y passe entre le 25 et le 27 novembre, période retenue pour la prévention. Pour autant, la procédure ne mentionne aucune menace. Il ira même jusqu’à créer un faux compte Facebook pour entrer en contact avec elle. Le seul hic, c’est que son ex-compagne ne veut plus entendre parler de lui.

« J’ai franchi les océans« , lui dit-il dans un de ses messages. Le 26 novembre, effrayée à l’idée de le savoir sur l’île, elle dépose plainte. La police récupère le numéro de Rodrigue H. et lui demande le 27 à 10h de se rendre au commissariat le plus vite possible. En parallèle, il est localisé dans un hôtel du centre-ville de Saint-Denis. Sans le moindre retour, la police appelle l’hôtel et apprend qu’il  vient de partir valise en main. Une patrouille se rend sur place et l’intercepte non loin de l’établissement.

Quitté suite à des violences

Il est placé en garde à vue. Interrogé, il reconnait les faits. « J’ai un peu déconné ! Je ne souhaitais pas lui faire peur, je comprends qu’elle se soit sentie harcelée. J’étais encore amoureux, je voulais la revoir. Je n’ai pas pensé à elle, je n’ai pensé qu’à moi« , explique-t-il à la présidente. Pour la petite histoire, elle l’a quitté en octobre 2020 suite à des violences pour lesquelles il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Elle est ensuite revenue vivre à La Réunion. La procureure, tenant compte de ses 7 mentions au casier judiciaire, requiert une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec son ex-compagne. 

Représentée par Me Catherine Moissonnier, la défense ne l’entend pas de cette oreille. « C’est un dossier monté en épingle ! L’OPJ appelle pour un dossier de violences conjugales mais ce n’est pas le cas. C’est un peu limite ! Ce ne sont pas des appels malveillants et il n’y en a que quelques-uns. Il n’y a pas non plus de menace. Je vous demande tout simplement la relaxe !’, plaide la robe noire. Le tribunal suit la demande de la défense et relaxe le prévenu qui reçoit au passage un avertissement sur son comportement. La présidente explique que la procédure aurait dû être mieux montée dans sa façon d’exploiter le téléphone pour la période retenue. 

 

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