Les policiers décident alors de reprendre la poursuite afin de le stopper. Ils y parviennent après quatre barrages et plusieurs voitures de police percutées. Loin d’en avoir fini, il résiste et refuse d’obtempérer. Il faudra qu’un policier, entre côté passager et utilise la force pour l’obliger à lâcher le levier de vitesses. Dans le même temps, un autre agent réussit à retirer les clés du contact. Il est interpellé puis placé en garde à vue alors qu’il a pris soin de donner une fausse identité.
Il s’avère qu’il avait un taux de 1,62 g/l d’alcool dans le sang, avait fumé du zamal la veille – il était en soirée juste avant les faits – et qu’il conduisait sans permis. « J’ai paniqué parce que je n’ai pas de permis. Pour le cycliste, j’ai percuté le trottoir et ma voiture était hors de contrôle. Je suis désolé« , explique le prévenu à la barre. Pour la petite histoire, il a acheté la voiture il y a 18 mois mais ne devait la conduire qu’à l’obtention du permis de conduire.
« Le cycliste aurait pu y passer et d’autres personnes aussi »
Plusieurs véhicules de police percutées et deux policiers qui finissent avec une minerve. « J’ai résisté car ils me donnaient des coups. C’est eux qui ont percuté ma voiture en reculant« , explique le chauffard au tribunal. « Le cycliste aurait pu y passer et d’autres personnes aussi », lui répond sèchement la présidente.
« Il a fallu quatre barrages successifs pour vous arrêter et vous donnez une fausse identité, je ressens de la détermination dans votre comportement, pas de la panique« , tance un assesseur très agacé par le prévenu qui minimise les faits. « Ces faits sont extrêmement graves, ce sont des violences avec arme« , plaide la partie civile des policiers.
« Une voiture est une arme chargée entre ses mains, qui peut causer la mort ou de graves blessures. Il percute un cycliste et force plusieurs barrages de police. Les policiers ne sont pas payés pour protéger les gens au risque de leur vie », enchaine la procureure qui requiert une peine de 3 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire et le maintien en détention.
« On pourrait comparer cette scène à une série TV tant tout cela parait irréel. Il a bu jusqu’à 4h du matin et il était paniqué. Il a agi sous l’effet de l’alcool et du zamal, ce cocktail a fait de lui un danger pour autrui« , plaide la défense qui demande un quantum moins sévère. Après délibération, Jamison W. passera les deux prochaines années en détention.