Revenir à la rubrique : Société

Culottes de règles : Une marque péi qui se veut éco-responsable, éthique et inclusive

"My bloom story" est développée par l’entrepreneuse Nora Acaya. Dans le but de lutter contre la précarité menstruelle, la Réunionnaise avait à cœur de créer une marque de culotte éco-responsable, éthique et inclusive.

Ecrit par Prisca Bigot – le samedi 15 avril 2023 à 16H55

A travers sa marque, Nora Acaya veut lutter contre les tabous et contre les inégalités. Il y a deux ans, elle s’est lancée dans « la révolution menstruelle » en créant dans un premier temps des culottes de règles sans couture, ultra absorbantes et éco responsables. « L’idée m’est venue en discutant avec des amies des conséquences graves du choc toxique, un syndrome qui peut être causé par l’utilisation des tampons ou coupes menstruelles. J’ai donc cherché une alternative aux protections industrielles », relate Nora. 

Usage abusif de plastique, des composés de substances toxiques… dans ses recherches, cette maman de bientôt 40 ans découvre que l’industrie des protections hygiéniques jetables pèse lourd dans la pollution des sols, des nappes phréatiques ou encore de l’océan. Plusieurs études démontrent également la présence de polluants cancérigènes probables ou de perturbateurs endocriniens. « Mon objectif est d’offrir aux femmes, qui ont durant environ 40 ans de leur vie leurs règles, une protection saine et écologique », mise Nora qui fait confectionner ses produits certifiés OEKO TEX en France. 

Plus largement, la jeune entrepreneuse entend lever les tabous autour des règles. « Dans de nombreuses cultures, elles sont considérées comme impures. Dans la communauté musulmane, si les femmes en règles ne jeûnent pas durant le Ramadan, c’est une mesure de protection et de bien-être liée aux symptômes des règles », rappelle celle qui s’insurge des « interprétations patriarcales des textes ».

Lever les tabous autour des règles, c’est aussi en parler dès le plus jeune âge aux garçons comme aux filles. « C’est important de comprendre comment le cycle fonctionne, que les symptômes varient en fonction des femmes, d’apprendre à se connaitre aussi », souligne Nora.  

Avec l’entrée en vigueur de la loi pour le remboursement des protections périodiques réutilisables à partir de 2024 pour les moins de 25 ans ou encore la proposition de loi pour instaurer un congé menstruel, pour elle, c’est toute la société qui aurait à gagner d’une meilleure prise en compte des spécifiés des femmes. 

Ses modèles de produits portent d’ailleurs le nom de femmes « inspirantes à l’image de Mary Kenner, inventrice afroaméricaine de la serviette hygiénique en 1920, utilisée seulement 30 ans plus tard pour cause de discrimination raciale ». Nora veut ainsi « mettre en avant les femmes et montrer qu’on peut le faire ». 

Partager cet article
Thèmes :
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

« La vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine de cancers »

« La vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine de cancers »

Alors que les infections aux HPV peuvent évoluer en verrues génitales (condylomes) ou en lésions précancéreuses et cancers (cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus et de la sphère ORL), l’ARS regrette que la couverture vaccinale soit très insuffisante à La Réunion (et bien inférieure à celle observée dans l’Hexagone) malgré l’efficacité du vaccin.

Saint-Paul : Les syndicats tirent la sonnette d’alarme

Saint-Paul : Les syndicats tirent la sonnette d’alarme

Près de quatre mois après un courrier au vitriol, les syndicats FSU, Unsa et FO n’ont toujours pas obtenu de réponses à leurs interrogations. Plusieurs éléments qui devaient être réglés sont toujours au point mort, tandis que la situation semble se dégrader ailleurs.