20 personnes ont été détectées positives au Covid au centre de détention du Port. Il s’agit à la fois de détenus et de surveillants. Ce nombre déjà préoccupant pourrait grimper bien vite à la faveur d’un dépistage massif.
Ce matin encore, trois détenus sont venus s’ajouter au décompte du cluster. Le chiffre de 20 pourrait donc encore grossir au fil des prochaines heures. Pour le moment, les quinze prisonniers contaminés ont été regroupés dans le quartier « arrivants » afin de les isoler du reste des détenus.
L’Agence régionale de Santé entame ce lundi après-midi à partir de 14h un dépistage massif sur place afin de tester le maximum d’agents pénitentiaires et ainsi connaître l’ampleur réelle des contaminations au sein de l’effectif des fonctionnaires.
Cette venue rassure les représentants syndicaux mais arrive bien trop tard selon Force ouvrière. « Les agents qui étaient en poste ce matin ont fini leur service et sont déjà rentrés chez eux. Pourtant, dès hier soir à 21h40, j’ai envoyé un message au chef d’établissement afin que le dépistage des agents débute dès 11h ce lundi matin. Mais je n’ai jamais reçu une réponse du chef d’établissement. C’est un mépris des représentants du personnel », explique Stéphane Difernand, secrétaire local FO au CD du Port. Le syndicaliste déplore le manque de réactivité de l’administration car, dès ce week end, « nous avons eu connaissance de quinze cas Covid depuis vendredi », relate-t-il.
« Nous avons demandé à ce que des mesures soient prises durant le week end afin d’éviter les contacts », explique le représentant syndical. Parmi ses demandes : que les visites au parloir et les permissions soient annulées ainsi que les promenades dans tout le bâtiment D.
« On ne sait pas combien de personnes sont réellement concernées »
Une demande à moitié suivie par la direction. Ces activités ont été proscrites certes mais que pour les quinze détenus détectées Covid. Les autres détenus ont pu avoir ces activités comme en temps normal, sans savoir s’ils sont eux aussi touchés.
Ce lundi matin, les signaux d’alerte de Force ouvrière se sont malheureusement confirmés. « Ce matin, on arrive sur le bâtiment A cette fois-ci et on découvre qu’il y a trois personnes de plus contaminées plus des couples de surveillants dont au moins l’un des deux est positif au test antigénique, dans l’attente d’un test PCR », ajoute-t-il. D’ailleurs, « comme tout le bâtiment n’a pas été testé, on ne sait pas combien de personnes sont réellement concernées ».
Ce week end, les détenus qui n’étaient donc pas encore testés ont quand même eu des visites au parloir et ont également pu bénéficier, pour certains, d’une permission avec leur famille. Avec les risques qui vont avec.
Le syndicaliste membre de la commission administrative paritaire regrette aussi avoir obtenu une fin de non recevoir de l’administration pour que les agents bénéficient de masques de type FFP2, plus protecteurs que les masques chirurgicaux actuels. « Si nous demandons des masques FFP2, c’est simplement parce que c’est le service médical de l’établissement qui les préconise », fait-il savoir.
Demain matin dès 8H30, le quartier bas sera à son tour concerné par un dépistage massif après celui réalisé sur le personnel ce lundi après-midi. La direction du centre de détention a également pris la décision d’isoler les deux quartiers. Désormais, les prisonniers du quartier bas ne croisent plus ceux du quartier haut.