Ni chaud, ni froid. La confirmation par le rapport d’expertise judiciaire de la non conformité du permis de construire de la résidence Anthony, construite par Thierry Robert, laisse de marbre le maire des Avirons, Michel Dennemont, qui en vient même à y trouver quelques aspects positifs.
« A chaque élection, cette histoire ressort », commence par tiquer Michel Dennemont. En tant que gardien du PLU communal, il a bien conscience que des questions légitimes formulées par ses administrés méritent d’être élucidées, à la suite de la publication du rapport d’expertise judiciaire dont les conclusions ont été rendues il y a quelques jours (voir [notre précédent sujet]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-rapport-qui-accable-les-pratiques-immobilieres-du-promoteur-Thierry-Robert_a63166.html ).
De façon laconique et un brin lassé par les soupçons de complicité que certains administrés, pour ne pas dire opposants, veulent bien lui coller à la peau, Michel Dennemont se cale sur l’historique de ce qui deviendra l’affaire de la résidence Anthony.
« Le permis de construire a été déposé en 2003. La résidence était achevée en 2005. Le promoteur a demandé un certificat de conformité mais nous avons remarqué que les travaux effectués ne respectaient pas son permis. Je m’étais même rendu sur place pour constater. Le promoteur pensait qu’il pouvait compter sur un permis modificatif mais ce n’était pas possible. Résultat : il n’a pas eu de conformité et il n’a pas pu défiscaliser », raconte le maire des Avirons qui renvoie d’ailleurs les acquéreurs des appartements au certificat de conformité qu’ils auraient dû réclamer.
« On n’a jamais connu de promoteur philanthrope »
S’il maintient et défend la fermeté de son service urbanisme pour ne pas avoir cédé – « j’aurais été en faute si j’avais délivré un certificat de conformité » – Michel Dennemont accorde au projet immobilier un effet bénéfique insoupçonné jusque-là. En construisant cette résidence, il a « résolu le problème des inondations de terrains en aval de la résidence », ajoute le maire, raison pour laquelle « on allait pas le crier sur tous les toits », même sans cette conformité.
Si le cas de la résidence sort à peu près « tous les trois ans juste avant des élections », Michel Dennemont insiste sur le fait qu’à l’époque (2003-2005) de l’instruction du permis et de l’achèvement des travaux par le promoteur, Thierry Robert n’était qu’« un simple promoteur » qu’il « ne connaissait pas ».
Un Thierry Robert qui n’a pas dérogé à une certaine règle dans le milieu selon lui, en maximisant la surface habitable de son terrain. « On n’a jamais connu de promoteur philanthrope, un élu peut-être… », conclut le maire.