Invité à venir leur rendre visite dans la maison qu’il leur louait, le malheureux avait accepté de discuter du paiement des deux mois de loyer de retard qui lui étaient dus. Pour 1300 euros, les deux assassins avaient prévu de lui tendre un piège. Alors qu’il se trouvait assis à la table du salon, Kévin Hoarau avait surgi de la salle de bain, située dans le dos de la future victime. Il avait planté le couteau à désosser qu’il avait préparé dans la carotide de son adversaire.
Maximin Chane Fane avait réussi à se lever et avait tenté de s’enfuir. Mais il s’était écroulé de douleur dans la cour de ses locataires, non loin du portail. Les deux rancuniers lui avaient porté plusieurs coups de couteau au niveau de la gorge, d’une profondeur de 30 cm, avant de le tirer par les pieds afin de dissimuler son corps à l’intérieur de leur habitation.
Non contents de voir leur proie agoniser, ils avaient continué à le larder de 14 coups de couteau et à le frapper à coups de pied et de poing jusqu’à ce que son visage ne soit plus qu’une large blessure. La suite est aussi choquante.
Égorgé, lardé de coups de couteau de boucher, le visage fracassé de coups de poing et de pied
Kévin Hoarau et son père avaient abandonné leur propriétaire baignant dans son sang pour aller passer un moment sur le front de mer de Saint-Pierre. Comme si de rien n’était. Puis, ils avaient participé à une partie de billard et s’étaient alcoolisés. Ils étaient ensuite partis rendre visite à un ami aux Makes. Ce sont les voisins, alertés par les traces de sang dans la cour de chez les Hoarau, qui avaient donné l’alerte.
Une bonté et une cruauté extrêmes
Les deux accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité. 30 ans avaient été requis par l’avocate générale, Simona Pavel, dont une peine de sureté de 20 ans. « Ils ont humilié son corps avant de lui faire les poches et de lui voler les clés de sa voiture. Puis, ils ont continué à vivre comme des personnes normales. Ils considèrent leurs actes comme une parenthèse » ,avait fustigé la représentante de la société.
Après en avoir délibéré, le jury populaire avait prononcé la peine de 25 ans de réclusion pour le père, Georget, et 20 ans à l’encontre de son fils, Kévin, considérant que celui-ci avait agi sous l’influence de son paternel qu’il avait suivi aveuglément.
Mais le parquet général, jugeant cette décision inadaptée au vu de la gravité des faits, vient d’interjeter appel à l’issue des dix jours dont il disposait.
Un nouveau procès devrait s’ouvrir l’an prochain.