Revenir à la rubrique : Société

Une expatriée raconte: « Le Canada, ce melting pot qui caractérise si bien La Réunion »

Réunionnaise expatriée au Canada, Sophie Bègue a vécu bien malgré elle au plus près de la fusillade meurtrière au Parlement d'Ottawa ce 22 octobre. La jeune fille de 26 ans raconte ces moments d'inquiétude vécus par la population canadienne mais aussi la frayeur de ses proches de La Réunion.

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 26 octobre 2014 à 08H53

Qu’est-ce qui vous a amené au Canada ?
J’ai quitté la Réunion pour vivre une nouvelle expérience personnelle et professionnelle. Mon copain est d’origine canadienne et nous nous sommes entendus pour que je le rejoigne à Ottawa depuis le mois de février 2014.

Où étiez-vous au moment de la fusillade ?
J’étais à mon travail au moment où les faits se sont produits. J’habite dans le centre ville d’Ottawa, à 15 minutes de la Colline du Parlement mais je travaille dans la ville de Gatineau, à la frontière du Québec et d’Ottawa.

Vous rappelez-vous la seconde où vous avez compris qu’il se passait quelque chose d’étrange ce mercredi ?
Mon copain, qui travaille pour le Gouvernement dans un bullding situé à 10 minutes à pied du monument commémoratif m’a envoyé un texto pour me prévenir qu’une fusillade avait eu lieu et que la ville avait enclenché la procédure « lockdown » qui consiste à barricader les gens dans un lieu sécurisé. Celle-ci a été appliquée dans la matinée et s’étendait à un périmètre relativement large de la ville d’Ottawa. Les maisons, établissements scolaires, commerces et bureaux étaient concernés. A mon travail, les gens étaient inquiets pour leurs proches qui travaillaient à Ottawa. Mais dans mon environnement de travail, le travail continuait, nous n’avons pas vécu le lockdown.

Qu’avez-vous fait dans les minutes qui ont suivi la confirmation d’une fusillade ?
Quand j’ai su ce qui s’est passé, je me suis tenue informée des événements par le biais d’internet et de la télévision puisqu’à ce moment-là personne ne connaissait le nombre exact de tireurs.

Qui a appelé en premier : vos proches de La Réunion ou vous ?
Mes proches m’ont envoyé des messages pour savoir comment je vivais la situation, savoir si j’ai été affectée d’une certaine manière par les événements puisque mon domicile est situé à 15 minutes à pied du lieu de la fusillade.

Les gens pouvaient-ils circuler ? Les transports publics étaient-ils bouclés ?
Mon copain est resté barricadé jusqu’à 16h30 à son bureau. De mon côté, je n’ai pas vécu la procédure lockdown, mais il était difficile de rejoindre la ville à cause des contrôles de police au niveau des ponts qui relient Gatineau à Ottawa. Les routes étaient congestionnées et les transports en commun ont dû mettre rapidement en place un plan d’action pour continuer à desservir la population et notamment en instaurant plusieurs déviations. Concernant la rue Wellington sur laquelle se trouve le Parlement, elle était bouclée et contrôlée.

Avez-vous eu l’impression d’être dans une sorte de 11 septembre ? Quelque chose d’irréel ?
J’ai 26 ans et j’ai connu le 11 septembre qui a été un événement effroyable touchant des milliers d’Américains. Je n’ai pas eu l’impression de revivre cette tragédie heureusement mais j’avoue que cela est étonnant de voir un tel événement se produire dans un pays si pacifiste. Même la population a été surprise de cela.

Est-ce que les gens autour de vous réfléchissent à deux fois depuis mercredi avant de sortir ? Vous même ?
Je ne pense pas que l’on peut parler de psychose. Au lendemain des événements, c’est surtout une profonde tristesse qui s’est abattue sur le pays. Une tristesse pour un courageux patriote qui a perdu la vie en représentant fièrement son pays. Les gens ne vivent pas dans la peur mais craignent naturellement que cela se réitère. Toutefois, il faut avouer que le Gouvernement canadien a bien géré la crise avec des mesures de sécurité exemplaires.

Me concernant, je n’ai pas peur de sortir, ce sont mes proches de La Réunion qui sont plus inquiets que moi et je peux comprendre avec tout ce qui se passe actuellement du côté du Moyen-Orient.

En France, on parle beaucoup de ces cas de Français qui se radicalisent dans le terrorisme. Les mêmes questions se posent-elles au Canada ?
Je ne suis pas au courant de ce phénomène au Canada.

Comment se passe l’intégration des minorités au Canada ?
Le Canada est reconnu pour son ouverture et son pacifisme. Les minorités sont très bien intégrées. J’ai pu le constater à mon arrivée et encore aujourd’hui et je retrouve le melting pot qui caractérise si bien La Réunion. Toutes les nationalités se retrouvent, c’est incroyable.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Inégalités salariales entre les femmes et les hommes : Les entreprises pourront être privées de marchés publics

La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations était à La Réunion cette semaine. Elle s’est exprimée sur les nouvelles mesures mises en place pour accueillir les personnes victimes de violences, de harcèlement et a expliqué sa politique au sujet de la délinquance juvénile ainsi que sur les inégalités salariales.