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Situation du CHOR et exportation de fruits : Karine Lebon interpelle le gouvernement

La députée Karine Lebon a posé deux questions écrites au gouvernement. La première interpelle le Ministre de la santé concernant la situation du CHOR face à la double épidémie à laquelle La Réunion est confrontée, la seconde interpelle le Ministre de l'agriculture concernant la question de l'exportation des fruits réunionnais. Les voici :

Ecrit par N.P – le jeudi 17 juin 2021 à 10H25

Double épidémie à La Réunion et capacités hospitalières

À : M. Olivier Véran Ministre de la santé et des solidarités
Mme Karine Lebon alerte M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation du centre hospitalier Ouest Réunion (CHOR) qui est loin de pouvoir répondre à l’afflux grandissant de patients en raison de la double épidémie à laquelle La Réunion fait face actuellement : celle de la covid-19 et celle de la dengue dont de nombreux spécialistes s’accordent à dire que le pic épidémiologique n’est pas encore atteint.
Cette dernière a déjà entraîné le décès de 12 personnes depuis le début de l’année 2021 et l’on enregistre actuellement autour de 2 000 nouvelles contaminations par semaine. Selon le directeur du CHOR, « la situation est véritablement tendue, 10 à 15 patients ont dû être placés sur des brancards ». Pour les lits de médecine, le CHOR présente actuellement un taux d’occupation allant de 100 % à 120 %.
L’ouest de La Réunion compte 220 000 habitants et le nombre de lits n’est que de 310, ce qui représente un ratio de 1,41 lit pour 1 000 habitants. Or, selon l’OCDE, la France compte environ 5,9 lits d’hôpitaux pour 1 000 habitants. Si l’on s’en tient à la moyenne nationale, la région ouest de La Réunion devrait ainsi pouvoir compter sur plus de 1 300 places disponibles. À titre de comparaison, le bassin de vie d’Aix-enProvence, dont la population est comparable à celle de l’ouest de l’île, 
bénéficie d’environ 1 000 lits d’hôpitaux disponibles. Par ailleurs, les comorbidités sont exacerbées à La Réunion, qui cumule tristement des records en matière de diabète, d’hypertension, d’obésité, ou encore de cancers du sein. La saturation des centres hospitaliers de l’île conjuguée à l’insularité est préoccupante car elle risque d’entraîner des transferts sanitaires lourds et coûteux.
Face à cette situation épidémique alarmante mais aussi révélatrice, il apparaît plus que jamais nécessaire de renforcer l’offre de soins hospitalière afin que les Réunionnais, et en particulier ceux qui habitent l’ouest de l’île, bénéficient d’une offre de soins en accord avec les valeurs de la République.
Elle lui demande donc s’il envisage de débloquer d’urgence les moyens nécessaires pour que le principe d’égal accès aux soins trouve également sa traduction à La Réunion.

Exportations de fruits réunionnais et certificat phytosanitaire

De : Mme Karine Lebon Députée de la Réunion – deuxième circonscription À : M. Julien Denormandie Ministre de l’agriculture et de l’alimentation Mme Karine Lebon attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur les conséquences de la suppression de la dérogation dont bénéficie, dans la limite de 5 kilos, l’exportation des fruits réunionnais depuis décembre 2019.
En effet, la fin de la période de transition le 1er avril 2021 a entraîné l’entrée en vigueur du règlement européen de 2016 instaurant des « mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux » et dont l’objectif est de prévenir l’introduction de parasites comme la mouche orientale des fruits sur le territoire de l’Union européenne.
Les régions ultrapériphériques de l’Union européenne (RUP) sont concernées par ce règlement car, au titre du risque phytosanitaire, elles sont classées « pays tiers ». Concrètement cela signifie qu’il est interdit aux particuliers et aux voyageurs au départ de La Réunion d’expédier par colis postal et de transporter dans leurs bagages la plupart des fruits locaux vers la France continentale sans certificat phytosanitaire délivré au préalable par l’État. À défaut de la présentation de ce document en cas de contrôle, les fruits seront saisis et détruits et le paiement d’une amende est prévue.
Loin d’être anodine, l’application de ces nouvelles procédures sanitaires vient s’opposer à une pratique très partagée puisque, selon les estimations, le transport de fruits par les seuls passagers au départ de La Réunion représente 40 tonnes en décembre.
C’est d’ailleurs la disproportion entre l’ampleur de ce phénomène et lamodestie des dispositifs mis en place par l’État pour la délivrance des certificats qui suscite le plus d’inquiétudes.
L’obtention de ces documents en période d’affluence qui coïncide avec la saison des fruits à La Réunion risque en effet de tourner rapidement au cassetête. L’exemple du letchi est à cet égard emblématique des difficultés. Il est en outre dommage et surprenant que ces mesures sanitaires renforcées soient appliquées sans véritable évaluation des mesures de protection et de lutte que les producteurs et les collectivités de La Réunion ont initiées contre les mouches à fruits durant la période dérogatoire.
À cela s’ajoute, faut-il le préciser, que ces nouvelles mesures interviendront alors que la crise sanitaire n’a pas épargné les producteurs, du fait notamment d’un fret limité et onéreux.
Elle lui demande s’il va procéder aux démarches nécessaires pour que la dérogation soit prolongée, le temps de procéder à une évaluation de la situation actuelle et, le cas échéant, de redimensionner un dispositif de toute évidence sous-calibré.

 

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