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Sécurisation des activités de baignade: OPR fait le point

Début novembre, nous avons pris connaissance par la presse des dernières avancées du Centre Sécurité Requin. Nous nous inquiétons de voir que presque 10 ans après le début de la crise requin, les innovations présentées consistent en la mise en place de nouveaux drapeaux, pourtant en vigueur depuis 2011, d’une surveillance par l’observation déployée depuis […]

Ecrit par Nicolas Payet – le lundi 16 novembre 2020 à 08H25

Début novembre, nous avons pris connaissance par la presse des dernières avancées du Centre Sécurité Requin. Nous nous inquiétons de voir que presque 10 ans après le début de la crise requin, les innovations présentées consistent en la mise en place de nouveaux drapeaux, pourtant en vigueur depuis 2011, d’une surveillance par l’observation déployée depuis 2012, et d’une application Smartphone, présente quant à elle depuis 2013.

Nous nous inquiétons également des sempiternels effets d’annonce -comme en 2019- autour d’une « interdiction qui serait levée », alors que ce n’est pas du tout le cas. Il ne s’agit que d’une future possible autorisation ponctuelle sur la seule vague de St Leu, sous condition d’équipements répulsifs coûteux, fragiles et incertains.

Le même jour d’ailleurs, les autorités ont annoncé qu’elles refusaient de co-financer ces appareils, tout en espérant paradoxalement qu’ils deviendront « à terme le seul dispositif de sécurité » pour les pratiquants. Alors même qu’il n’y a, en cette fin 2020, toujours aucune plage protégée sécurisée ou aménagée pour les activités nautiques, ils sous-entendent déjà la fin de tous les autres programmes de sécurisation coûteux (filets, vigies, etc.), ou encore difficiles à assumer (pêche préventive). Les seules maigres mesures existantes aujourd’hui et qui contribuent à une diminution du risque seraient donc, à terme, abandonnées. 

Et que dire de l’annonce d’un mariage du Centre Sécurité Requin avec la Réserve Marine en tant que « nouveauté », alors que ces deux structures sont présidées par le même sous-préfet ? De qui se moque-t-on ? 

Il y aurait pourtant tant à dire et à faire entre ces deux appareils d’État, l’un censé résoudre la crise requin, et l’autre au cœur de la solution. En effet, alors que les spécialistes ont toujours mis en avant le caractère attractif et désinhibant de la Réserve Marine pour les prédateurs, le seul fruit de cette union est un dispositif consistant à mettre des appâts dans le but de filmer la biodiversité, et peut-être un requin. Pouvait-on imaginer pire rejeton ?

Une fois encore, la protection des usagers est oubliée puisque la sécurisation essentielle par la pêche dans les zones 2 de la Réserve Marine, là où se trouvent les plages et spots de surf, demeure interdite. Le déploiement de caméras pour voir s’il y a des requins prouve que nous sommes toujours en 2020 face à un déni institutionnel s’agissant de la présence des prédateurs dans cet espace protégé, alors que depuis 2011 on a recensé 19 attaques sur 26 dans le périmètre de la Réserve Marine (soit 78 %, dont 8 mortelles sur 11, et 5 mutilantes sur 5), des dizaines d’alertes, de signalements, et même à plusieurs reprises la présence de requins bouledogue dans les lagons.

Nous rappelons  que dans la nature nous sommes soit un prédateur, soit une proie. Jadis nous étions perçus comme un prédateur grâce à la pêche traditionnelle.

Depuis 2011, 20 millions d’euros ont été dépensés, tout a été essayé, tout sauf une évolution des règles de la Réserve Marine afin de permettre la simple reprise au niveau des plages populaires de la pêche traditionnelle, gratuite, et dont l’effet répulsif pour les prédateurs n’est plus à prouver. Tant que ce simple bon sens ancestral nous sera refusé, tant que l’on tentera d’y substituer des systèmes complexes, hasardeux, il n’y aura aucune raison d’espérer sortir d’une « gestion » de la crise requin, pour tendre enfin vers sa résolution.

Nous continuons malgré tout d’espérer que ces grands acteurs finiront un jour, avant qu’il ne soit trop tard, par se concentrer un peu plus sur la protection du corail en train de crever, que sur celle des prédateurs dont les populations autour de l’île sont en pleine santé, et qui anéantissent des vies ainsi que notre potentiel économique littoral depuis des années.

 

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