Depuis 2009, et suite aux manifestations de septembre 2008, les esthéticiennes observent des avancées importantes au sein de leur profession, même si des points de divergence subsistent.
La Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) souhaite accompagner la profession à travers une campagne d’information aussi bien tournée vers les professionnels que le grand public. La CMA accompagne la profession tant sur la formation initiale que la formation continue, encore plus depuis que la profession est considérée comme saturée par l’Education nationale.
La frontière avec d’autres professions est parfois difficile à poser. Ainsi les esthéticiennes revendiquent « le massage aux kinésithérapeutes, le modelage aux esthéticiennes. On a besoin de retrouver notre place d’esthéticienne et travailler en toute sérénité« , affirme Nathalie Deboisvilliers, présidente de la Cnaib974 (Confédération nationale artisanale des instituts de beauté), seul syndicat présent à la Réunion.
Par ailleurs, il devient de plus en plus important de prouver sa qualification pour s’affirmer face aux autres professions : « Il est important de lutter contre le dénigrement de notre métier. Nous devons avoir des contrats qualifiés pour le maquillage et les ongles. Une coiffeuse n’a pas le droit de faire du maquillage et là, on dit stop. D’où l’importance pour les esthéticiennes d’afficher leur diplôme dans leur centre ».
Le travail au noir est une problématique qui a également été évoquée ce matin. La CMA tente de lutter contre ce fléau depuis le début de l’année avec la mise en place de la carte professionnelle délivrée le 1er janvier 2010 qui permet aux clients de vérifier la légitimité du professionnel. « Depuis la mi-mars nous pouvons contrôler la qualification des personnes qui s’installent dans ce type de professions où le diplôme est indispensable », explique Bernard Picardo, le président de la CMA. « C’est dissuasif aux fraudeurs« , ajoute une esthéticienne dans la salle. En 2008, 22% des esthéticiennes travaillaient au noir.
Se former toujours, s’informer sans cesse… Le travail à mener est important. A titre d’exemple, un nouveau texte sur le maquillage longue durée a été publié en 2008 mais encore aujourd’hui, ce texte n’est pas encore suffisamment maîtrisé. Nathalie Deboisvilliers « lance un cri aux esthéticiennes pour qu’elle adhèrent au combat syndical, et soient ainsi informées de l’ensemble de l’actualité qui concerne leur profession« . Malgré les nombreuses difficultés rencontrées par la profession, force est de constater que le taux de syndicalisation reste faible.