Ce matin, l’interprofessionnelle du BTP s’est donnée rendez-vous à l’EGC de Sainte-Clotilde pour alerter sur l’aggravation de la situation du secteur. C’est la première fois que toutes les organisations professionnelles du secteur se réunissent… C’est dire si la situation est alarmante.
Le président la FRBTP (Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics), Bernard Siriex, avait d’ailleurs émis il y a cinq mois un « bulletin d’alerte cyclonique » auprès du chef de l’Etat, François Hollande, mais le « cyclone est déjà là, déplore-t-il, et met toute la filière du BTP, sans exception, en souffrance« .
Chiffres à l’appui, le porte-parole de la plateforme annonce la lente mort du BTP: « Entre 2005 et 2010, la Réunion investissait 2 milliards d’euros par an, 25.000 personnes travaillaient dans le BTP« . Mais les belles années sont loin, et « fin 2014, l’île n’investissait plus qu’un milliard d’euros. 10.000 emplois ont ainsi disparu et 1.700 entreprises ont déposé le bilan« , martèle Bernard Siriex.
450 entreprises pourraient fermer cette année
2015 ne s’annonce pas sous de meilleures augures. Bernard Siriex prévoit la perte de 1.500 logements cette année, et la fermeture de 450 entreprises. Explications: « La construction d’un logement crée 2.2 emplois en direct, ce sont donc 3.000 emplois qui pourraient disparaître ».
Lors de la visite de George Pau-Langevin, la semaine dernière, le président de la FRBTP a demandé à la ministre des Outre-mer « un plan de relance immédiat pour aider les collectivités à trouver des solutions et à faire démarrer des opérations« . « La ministre s’est montrée très attentive« , à la situation des acteurs du BTP, qui auraient besoin de 600 millions d’euros d’aide pour sortir la tête de l’eau.
Un plan de relance estimé à 600 millions d’euros
« Nous demandons à ce que ce fond soit donné aux collectivités qui pourront mettre en oeuvre des projets, parfois déjà existants » ajoute Bernard Siriex. Il y a encore beaucoup de projets et de chantiers à faire. Mais certaines peinent à voir le jour et restent dans les tiroirs, faute de financement ».
Il s’est également exprimé sur l’épineux dossier de la Nouvelle route du Littoral et rappelle que, au-delà de toute polémique, ce chantier « crée de l’emploi et a permis de former 900 personnes » alors « évitons que ces personnes soient obligées d’aller voir ensuite « Paul »… Quand je dis « Paul », c’est Pôle Emploi« .