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J-L Lagourgue démine le terrain avant l’augmentation des impôts à Ste-Marie

À une semaine du conseil municipal de Sainte-Marie (jeudi 14 avril), au cours duquel sera voté le budget primitif, le maire Jean-Louis Lagourgue démine le terrain. Afin de faire face à la baisse des dotations de l’Etat et pour continuer à financer les projets de la mairie jusqu’en 2020, l’édile sainte-marien a annoncé une augmentation de la fiscalité en 2016. Une décision "douloureuse" mais "nécessaire" ajoute-t-il, si "nous voulons garder nos marges de manoeuvre".

Ecrit par SI – le mercredi 06 avril 2016 à 19H05

« Le maintien de cette fiscalité était une priorité de mandature. Je l’avais annoncé et écrit en 2014. Je voudrais souligner que depuis 2008, la fiscalité n’a pas bougé, soit plus de 8 ans. Toutefois, cet engagement ne pourra pas être tenu et je le déplore suite à des décisions contraignantes imposées à la commune. D’abord par l’Etat, avec la réforme des rythmes scolaires, qui coûte à la commune plus de 400.000 euros de plus par an », lance Jean-Louis Lagourgue.

Son regard se tourne également vers la politique sociale, les bailleurs sociaux étant exonérés de taxe foncière. Tous ces logements qui fleurissent sur Sainte-Marie, « c’est zéro calebasse pour la commune » (soit 700.000 euros/an de perte pour la commune).

Autre gouffre financier : la politique de l’emploi avec la mise en place des contrats d’avenir (qui coûtera à la commune plus de 1,3 million d’euros/an à partir de 2018, alors que son coût  est de 250.000 euros actuellement) : « Ce sera plein pot en 2018. Je vais demander à l’association des maires de La Réunion une prorogation de 3 ans pour aider les communes », programme le premier édile sainte-marien.
 
Sans oublier la baisse cumulée de la DGF de 1,6 million d’euros en 2016, puis d’une nouvelle baisse en 2017 de 600.000 euros. Une fois le constat  dressé, vient l’heure de l’annonce de la douloureuse.

La décision « scélérate » de Gérald Maillot

La hausse de la fiscalité concerne donc la taxe d’habitation, qui passe de 18,50% à 20,10% (+1,6 point) et la taxe sur le foncier bâti (qui passe de 29,5% à 31,5%). La taxe sur le foncier non-bâti n’augmente pas car « elle est déjà assez élevée », explique Jean-Louis Lagourgue. Concrètement, pour une famille moyenne de Sainte-Marie, avec deux enfants à charge et disposant d’une maison de 100 m2 comportant trois chambres : avec un seul salaire, cette famille payait environ 705 euros de taxe sur le foncier bâti en 2014. Avec le nouveau taux, cette famille paiera 48 euros de plus par an. Pour la taxe habitation, alors qu’elle payait 691 euros en 2014, elle paiera dorénavant 46 euros de plus. « Au total, ces deux taxes cumulées coûteront à cette famille 90 euros de plus », calcule le maire.

Ce dernier a également taclé la décision « scélérate » de Gérald Maillot, président de la CINOR, d’avoir « sans concertation et sans consultation du bureau de la CINOR », pris la décision de supprimer la Dotation de Solidarité des Communes (DSC). Cette perte représentera selon ses calculs à peu près 600.000 euros pour Sainte-Marie et plus de 1,77 million d’euros d’ici deux ans. « Ce coup de poignard de la CINOR n’a pas été préparé, on nous a laissé travailler sur le budget dans un contexte budgétaire difficile et on a attendu le dernier moment pour annoncer cette baisse », déplore le 1er vice-président de la CINOR, qui n’oublie pas que cette décision de Gérald Maillot « a été faite avec la complicité de deux élus de l’opposition de Sainte-Marie (les socialistes Christian Annette et Céline Sitouze, ndlr), qui étaient d’accord avec cette baisse de la DSC ».

« Si cette augmentation n’est pas excessivement importante, il faut que la population voit que la mairie mène des actions pour réduire son train de vie. Nous allons regarder au niveau du régime indemnitaire des cadres. En 2014, les élus ont baissé de 20% leurs indemnités. Au niveau du parc automobile, nous allons mieux cerner le nombre de véhicules pour faire en sorte qu’ils ne circulent plus dans les communes avoisinantes, et contrôler la distribution de l’essence : que tous les services de la commune fassent des réductions pour montrer à la population que nous faisons aussi des efforts », poursuit-il.
 
Jean-Louis Lagourgue tient à rappeler que Sainte-Marie est une commune « qui a des services qu’on ne retrouve pas dans de nombreuses communes de l’île ». « C’est aussi cette contrepartie que nous demandons à la population pour que nous puissions lui offrir cette qualité et il faut continuer à aller dans ce sens » martèle-t-il. « Mais toutes ces baisses intervenues ne nous permettent plus de trouver un équilibre au niveau des budgets sans passer par une augmentation des impôts », regrette-t-il, avant d’ajouter : « J’espère que 2017 sera une meilleure année et que nous n’aurons pas de nouveau à toucher à la fiscalité ».
 
63 millions d’investissements malgré le contexte

Jean-Louis Lagourgue pense que la population sainte-marienne « acceptera » cette hausse de la fiscalité et « comprendra que nous avons été obligés de passer par là » : « Nous avons encore de grands projets jusqu’en 2020 et nous allons les financer ».

Question budget justement, et malgré des « financements contraints », Jean-Louis Lagourgue tient à rappeler que son équipe allait « maintenir plus de 63 millions d’euros d’investissements jusqu’à la fin de la mandature ». « Cela mérite d’être souligné. Plus de 10 millions d’euros de travaux par an jusqu’en 2019 sont dans les tuyaux », avec notamment la réhabilitation complète de trois écoles, la modernisation de la route de Piton Caillou, le démarrage des travaux de potabilisation des captages d’eau sur les secteurs Cafés, Charpentier et Bernica ou la livraison du complexe sportif de Duparc comprenant la reconstruction du stade de football et la modernisation du gymnase et des plateaux sportifs.
 
Outre les investissements, Jean-Louis Lagourgue tient à rappeler qu’un premier reflux de la dette par habitant « se manifeste dès 2016 », grâce à l’augmentation de la population  et au désendettement effectif bancaire. Sainte-Marie « va rembourser aux banques plus qu’elle ne va emprunter ». Actuellement de 1626 euros par habitant, la municipalité souhaite ramener cette dette à la fin de la mandature en 2020 à 1258 euros.

 

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