Je suis Réunionnais, originaire du Port et je suis bodyboarder professionnel. Je vis à Saint-Gilles les Hauts. Le bodyboard c’est ma passion. C’est un sport extrême qui se pratique avec une planche sur laquelle le bodyboarder vient s’allonger. La planche est le plus souvent utilisée en position allongée, qu’on appelle aussi prone. Il y a aussi le dropknee qui consiste à se relever et à poser un genou sur la planche et l’autre pied à plat. J’ai une préférence pour ce dernier.
Qu’est-ce-qui t’a attiré dans ce sport ?
Les sensations extrêmes qu’il me procure je dirais. J’aime la mer, les vagues quand elles m’enveloppent et qui me font me sentir un avec la nature. C’est une connexion parfaite. Ce sport est aussi devenu une thérapie pour moi. Je ne saurais m’en passer.
Très bien ! Les conditions étaient réunies pour faire un bon résultat. Je n’étais qu’à quelques heures de La Réunion donc peu d’heures de voyage. Évidemment, ça aide beaucoup à se sentir plus confortable. Le spot des Maldives est assez semblable à celui de Boucan, l’eau est chaude. J’ai vraiment eu de bonnes sensations. Cette place sur le podium et en plus avec des champions comme Amaury Lavernhe et Dave Hubbard, c’est un rêve qui se réalise. C’était très émouvant.
Qui sont tes références dans le milieu et dont tu t’inspires ?
Il y a Amaury bien sûr. Son parcours est extraordinaire. Je pense également à un autre Réunionnais et bodyboarder, David Huet qui m’a pris sous son aile alors que je n’étais qu’un adolescent. J’ai beaucoup appris avec lui et aujourd’hui encore, il me suit et me conseille.
C’est quoi ta morning-routine ?
Je me lève avec le soleil. Je vais directement à la plage et je surfe à jeun pendant 2 heures. Je rentre. Je prends mon petit-déjeuner, passe du temps avec ma famille. Je fais ensuite des séances de renforcement musculaire.
Je dirais 3 choses : travail, motivation et rester focus sur ses objectifs. Il faut aussi oser sortir de sa zone de confort et aller surfer d’autres vagues que celles de La Réunion. C’est ce qui m’a permis d’évoluer et d’en arriver là maintenant. Il y a également un gros travail de recherche de sponsors qui n’est pas négligeable. C’est un vrai métier qui demande de la rigueur, de l’organisation ainsi qu’une très bonne hygiène de vie.
Quels sont tes spots favoris ?
À La Réunion, sans hésitation celui de Saint-leu ! J’ai vécu aux Canaries et j’ai pu expérimenter le spot d’El Fronton sur la côte nord-ouest de l’île. Ces deux spots sont incroyables et ont été très formateurs pour moi.
Tu as un « secret spot » ?
(rires) Oui et je vous le partage volontiers. C’est celui de La Pointe au Port. Je n’y vais pas toute l’année mais de décembre à février/mars, je prends à chaque fois beaucoup de plaisir. Je suis très vigilant et ne surfe que si je juge les conditions idéales.
Je me suis installé aux Canaries avec ma femme et notre fils car il était impossible pour chacun d’entre nous d’aller à l’eau sereinement. C’était la meilleure décision. Aujourd’hui, je suis particulièrement confiant quant à l’avenir des sports nautiques sur notre île. Des dispositifs sont mis en place pour rassurer la population ainsi que les touristes et ça fonctionne. Pourvu que cela dure !
Qu’est-ce-que tu fais quand tu n’es pas à l’eau ?
Je passe du temps en famille, c’est primordial pour moi. Je fais du vélo aussi. Je cuisine également, beaucoup. J’adore me mettre aux fourneaux, en particulier pour cuisiner un bon cari poisson (rires).
Quels sont tes projets ?
Le 1er septembre, je pars au Portugal disputer les championnats du monde de Dropknee. Direction ensuite les Canaries pour le championnat d’Europe et la dernière étape du tour mondial Fronton King. Je terminerai par Biarritz où aura lieu le championnat de France. L’année prochaine, je projette de me lancer dans le tour pro mondial complet.