A l’occasion des mobilisations de l’intersyndicale contre la baisse de 5% des salaires des employés communaux décidée par Claude Hoarau, l’ancien maire de St-Louis tente d’instrumentaliser ce conflit social pour régler ses comptes politiciens avec l’exécutif de la mairie Saint-Louisienne..
Ainsi, Cyrille Hamilcaro se découvre soudainement des vertus de défenseurs des salariés, lui, qui en d’autre temps, n’a pas hésité à jeter à la rue des centaines d’employés communaux, officiellement pour raisons budgétaires et officieusement… Chacun aura compris.
« Je ne supporte pas que l’on dresse des employés contre d’autres employés », affirme doctement l’ancien maire. Heureusement que le ridicule ne tue pas !
Cyrille Hamilcaro, défenseur des salariés ! Rien que ça ! Décidément, un comble pour cet homme politique qui défend une politique gouvernementale qui rogne, un peu plus chaque jour, sur le pouvoir d’achat des plus démunis et qui organise la casse sociale.
Par sa mesure réactionnaire de nature à faire pâlir d’envie les tenants d’un capitalisme débridé, Claude Hoarau rend un bien grand service à son opposant . Cyrille Hamilcaro peut, en ce sens, le remercier de l’avoir remis « en scelle ».
Cette volonté d’instrumentalisation politique d’un mouvement social qui se doit de rester dans les clous du syndicalisme et qui ne poursuit pas d’autre objectif que de demander à l’employeur de renoncer à la baisse des 5% des salaires des employés communaux est inacceptable et intolérable.
Au lieu de « s’appuyer » sur le conflit social en cours, Cyrille Hamilcaro serait davantage inspiré de dénoncer l’asphyxie financière des collectivités locales organisée par son gouvernement ainsi que la liquidation programmée du service public territorial.
Quant au maire de St-Louis, qui comme son prédécesseur veut politiser le conflit à des fins politiciennes, il doit retrouver raison et convoquer d’urgence un conseil municipal extraordinaire afin de surseoir à la baisse de 5 % des salaires des employés communaux.
Oui, cette baisse des salaires est inacceptable à bien des égards et n’honore pas son maire actuel qui, il y a peu de temps défilait au coté du Cospar pour… une augmentation des salaires.
On ne peut dire une chose et faire son contraire ». C’est une question de crédibilité surtout lorsqu’on s’affiche progressiste.
On ne se grandit pas non plus en jetant l’opprobre sur un mouvement social et en déniant aux organisations syndicales le droit de défendre les salariés.
Faire jouer la fanfare et user de la provocation verbale face à des salariés qui ne demandent, en toute légitimité, que le maintien de leur salaire est pour le moins affligeant et ne démontre pas une grande intelligence et une sérénité à toute épreuve.
Des militants CGTR présents dans le cadre de l’intersyndicale pour protester contre la baisse des salaires ont même été agressé verbalement, pour ne pas dire davantage. Quelle belle conception du respect de la démocratie sociale!
Oui, il faut tout mettre en œuvre tant sur le terrain social que sur le plan juridique pour faire échec à cette mesure rétrograde de baisse de salaire qui s’ajoute, qui plus est, à une augmentation importante des impôts locaux.
Il ne faudrait pas que la jurisprudence « Claude Hoarau » serve de prétexte et de point d’appui aux employeurs publics et au patronat pour comprimer davantage les salaires.
A ST LOUIS, LE 18 mai 2010
PATRICK CORRE
CGTR