Les violences conjugales sont celles qui s’affichent trop souvent dans les pages faits divers. C’est bien en amont que les professionnels de l’écoute souhaitent agir.
En signant mercredi à Plateau Caillou une convention de partenariat, Olivier Lévy, le directeur de l’AFPAR et le commandant Paulo de la gendarmerie de La Réunion s’engagent à lutter contre ce fléau.
La gendarmerie est déjà composée de gendarmes référents spécialement formés en matière de violences intrafamiliales. Dans les prochaines semaines, les représentants de la force publique dispenseront leurs connaissances et expériences du terrain aux salariés de l’AFPAR: « Nous comptons 200 salariés et 90 formateurs qui donneront, à leur tour, des modules de sensibilisation aux élèves de nos différents centres », assure Olivier Lévy.
Chaque année, L’AFPAR accueille ainsi un « public » de plus de 2.000 élèves. A eux, ensuite, d’être des relais dans leur entourage, et si la démarche s’impose, de transmettre des signalements auprès d’associations telles que l’ARIV voire directement auprès des gendarmes.
Si l’implication de l’AFPAR dans cette lutte peut paraître très éloignée de ses missions premières qui sont par définition de former à différents corps de métiers, son directeur se veut au contraire volontaire sur un sujet qui gangrène la société réunionnaise.
Une grosse part de l’activité des gendarmes
Le commandant Dominique Paulo de la compagnie de Saint-Paul dresse un constat éloquent. « La Réunion offre un taux de mortalité consécutif à des violences conjugales supérieur à ce que l’on retrouve au niveau national. Enfin, 20% de l’activité de la gendarmerie est consacrée à cette thématique, c’est 10 points de plus que la métropole ».
L’ARIV, autre rouage de ce partenariat vertueux, rappelle que ses bénévoles sont à l’écoute, aux quatre coins de l’île, auprès des femmes, mais pas seulement, qui seraient victimes d’atteintes physique ou morale. « Les bénévoles de l’ARIV sont formés en victimologie », énonce Geneviève Payet. Mais en apportant l’information à un public nouveau, cela ne pourra que faire tomber la chape de plomb qui règne dans les murs familiaux.
« L’idée, c’est d’en parler pour que tout le monde se regarde dans les yeux », admet Olivier Lévy, vite complété par le commandant qui invite tout un chacun à « casser cette banalisation » qui caractérise malheureusement, selon lui, un trait local « moins constaté ailleurs ».
*Association pour la Formation Professionnelle des Adultes à la Réunion