80 requins à marquer, l’objectif de la nouvelle campagne d’étude sur les requins est ambitieuse. Du coup, les responsables du programme de marquage sont déjà en mer, depuis ce début d’après-midi de mercredi. « Les marquages viennent de reprendre. On attend que ça pêche. Aujourd’hui, on vise les bouledogues », explique Antonin Blaison qui précise que le pécheur utilise une technique visant spécifiquement cette espèce.
Car lors de la première phase, l’an dernier, pécheurs et scientifiques avaient eu toutes les peines du monde à atteindre leurs objectifs. Finalement 22 requins avaient été marqués mais seulement neuf bouledogues. Pour affiner leurs données, les scientifiques vont procéder en trois phases. Il s’agit d’abord de poursuivre le marquage des requins selon la méthode déjà utilisée l’an dernier. L’objectif est d’obtenir plus de données, notamment sur les bouledogues et leur zone d’évolution autour de la Réunion.
Les squales suivis par satellite
D’ici l’année prochaine, les scientifiques tenteront d’affiner leurs connaissances en suivant des requins à la trace. Pour ces expériences, un bateau devra suivre le squale immédiatement après son marquage. L’opération sera donc fastidieuse et particulièrement contraignante d’un point de vue logistique. Elle nécessitera également l’emploi d’une autre technologie que celle actuellement utilisée : « Nous utiliserons des balises qui émettent toutes les 3 secondes », précise Antonin Blaison.
Pour l’heure, les balises permettent uniquement de savoir si un requin marqué est passé dans une zone et combien de temps il y est resté. Malheureusement, les données dont disposent les scientifiques s’arrêtent au-delà d’une bande de quelques kilomètres au large de la Réunion. Une fois à bonne distance de l’île, on ne sait donc rien de ce que deviennent les requins. Une troisième étude visera donc, à plus long terme, à approfondir nos connaissances sur les déplacements de requins à plus grande échelle. « Par exemple pour savoir s’ils migrent, parfois ou régulièrement, à Madagascar ou ailleurs », explique Antonin Blaison. Cette fois, les requins seront suivis par satellite.