Cette histoire aurait pu être ignorée mais elle est symptomatique de l’attitude de certaines grosses administrations face aux moins soupçonnables de nos concitoyens. C’est ce qui est tombé sur les épaules de Marie en 2010.
Personne dans la salle, ni peut-être même sur l’estrade, n’a bien compris ce que cette dame âgée, de La Rivière, faisait là. Encore moins elle-même qui disait, dans la cour-des-pas-perdus : « Tribunal moin la jamais connu kosa i lé. La porte d’entrée, taleur là mi trouvais minm pas ! »
Un jour d’avril 2010, elle reçoit la visite de contrôleurs de la CAF qui ne trouvent rien à redire à ce qu’ils voient. Il y a juste la vieille dame, son mari gravement handicapé et le bébé d’une nièce, qu’elle garde pendant que la maman fait ses courses.
En échange de ce menu service, elle reçoit parfois un petit billet de 100 euros, ce qui ne la gêne guère, elle qui vit avec un minimum solidarité de 490 euros. Son époux ne touche rien.
Quelle n’est pas sa surprise, peu de temps après, d’apprendre qu’elle fait du travail (garde d’enfants) au noir, et que les vérifications ont été opérées suite aux dénonciations d’un corbeau des environs. La CAF lui réclame pas moins de 9910 euros de remboursements et, en outre, sans doute par mesure de rétorsion, refuse l’AAH (allocation adulte handicapé) à son vieux mari. Lequel souffre de deux graves maladies…
Curieusement, la CAF n’était pas représentée, ni même partie civile dans cette affaire qui l’intéresse pourtant au premier chef !
Dans cette affaire qui a mis tout le monde mal à l’aise, la procureur Tanguy n’a réclamé qu’une amende avec sursis. Me Frédéric Hoareau a mis en avant les prescriptions intervenues depuis. Suivi en tous points par la Cour qui n’a pas pris la peine de se prononcer sur le fond.
A la sortie de la salle, les épithètes fleurissaient envers qui vous savez.