L’image collective des territoires ultramarins était celle de sociétés très jeunes, dotées d’une démographie dynamique. Une partie de cette idée reste vérifiée, la question des jeunes en Outre-mer continue d’être un sujet incontournable pour l’ensemble de nos Départements. Toutefois, la population vieillit dans le même temps, et si les plus de 60 ans représentent aujourd’hui 12,3% de la population totale réunionnaise, le chiffre montera à 25% en 2040.
Dans la continuité d’études menées en partenariat avec l’Insee, le CESER (Conseil Economique et Social de la Réunion) poursuit son travail de réflexion autour de la notion de dépendance de la personne âgée. Ce jour, à l’occasion d’une conférence de presse, plusieurs membres ont présenté les pistes de travail que le Ceser met en avant pour éclairer les décideurs…
Comme dans beaucoup de domaines, anticiper les problèmes du futur, prévenir les maux qu’il est possible d’imaginer, demeure la première des recommandations. Le Ceser préconise, par exemple, de penser les constructions d’aujourd’hui comme les habitats de milliers de personnes âgées de demain. Ainsi, les baignoires seraient à bannir et l’ouverture des portes à agrandir…
Autre exemple, et non des moindres, le maintien à domicile. Il est démontré que plus de 85% des personnes âgées préféreraient vivre et mourir chez elle. De la même façon, l’espérance de vie diminue nettement dès lors qu’une personne âgée entre en institution. La question est de savoir comment ces personnes âgées, mêmes dépendantes, peuvent-elles rester dans leur environnement? Le Ceser a réfléchi à l’adaptation du logement face à une perte de mobilité, à la notion de soins à domicile ou encore au rôle de l’aidant (voir le site du [Ceser]urlblank:http://www.ceser-reunion.fr/ pour plus de détails).
Enfin, pour affronter ces enjeux majeurs, le Ceser évoque plus de cohérence entre les acteurs en charge de la dépendance chez les personnes âgées, à savoir l’Etat, le Conseil général, les communes, la sécurité sociale, les caisses d’assurance maladie, les mutuelles… Et pourquoi pas même un redécoupage des responsabilités? Ou encore l’attribution de cette gestion globale de la dépendance à une seule et unique instance?
En conclusion, le Ceser est intimement convaincu, comme sans doute beaucoup d’acteurs et de professionnels, que le maintien à domicile et la prévention concertée devraient avoir un retour sur investissement non négligeable… pendant qu’au même moment le gouvernement choisit de reporter une énième fois la réforme de la dépendance.
En bref :
L’existence des maisons "marrons" (en d’autres termes, clandestines) est une thématique forte évoquée par les membres du Ceser et pourrait nécessiter un travail plus approfondi. Leur suppression (près d’une centaine recensées) aggraverait le déficit de structures mais il apparait nécessaire de trouver des solutions pour qu’elles intègrent le circuit légal… Comment transformer ces maisons informelles en maisons d’accueil familial? Un vaste débat.