ATTAC fait le siège devant l’agence BNP Paribas de Saint-Leu
Aujourd'hui, à partir de 10h, une vingtaine de militants d'ATTAC ont fait le siège devant la banque BNP Paribas de Saint-Leu pour dénoncer l'évasion fiscale. Voici leur communiqué:
Ecrit par – le samedi 10 décembre 2016 à 15H14
Cette action s’inscrit dans une vague de mobilisation lancée le 2 novembre dernier et qui a déjà suscité plusieurs actions dans des agences BNP Paribas de toute la France.
Elle s’achèvera par la tenue du procès de l’évasion fiscale le 9 janvier 2017 à Dax, en parallèle du premier procès d’un « Faucheur de chaises« , Jon Palais.
La fraude et l’évasion fiscale sont des scandales que nous ne pouvons plus accepter. Le manque à gagner pour les caisses de l’État, estimé en France à 60 à 80 milliards d’euros par an au minimum, serait nécessaire au financement des urgences sociales et écologiques.
Les militants, qui ont amené leur siège devant l’agence, ont demandé aux passants ce qu’ils feraient avec cette somme pour le bien de l’intérêt général. 60 milliards par an, cela représente à l’échelle nationale, 12 fois le budget de Pôle Emploi ; c’est 4 fois le montant des aides au logement et 3 fois celui des allocations familiales.
Pour donner un ordre de grandeur, avec « seulement » 5 milliards d’euros par an, il serait possible de servir des repas 100 % bio dans l’ensemble des cantines scolaires de France et de convertir l’ensemble de l’agriculture française en bio en 10 ans; avec seulement 2,5 milliards d’euros, on pourrait financer les 20.000 emplois qui disparaissent chaque année dans le secteur de la santé.
Le déficit public français qui s’élève à 77 milliards d’euros en 2015 serait résorbé. Et par conséquent les mesures d’austérité n’auraient plus de sens. En faisant le lien entre l’évasion fiscale et le financement des urgences sociales et écologiques, Attac entend démontrer que des solutions crédibles existent.
Alors que la fraude aux prestations sociales représente 60 fois moins que la fraude fiscale, elle est de plus en plus traquée et stigmatisée. Les fraudeurs fiscaux, quant à eux, bénéficient d’un traitement de faveur et ne sont quasiment jamais condamnés.
Nous pouvons lutter concrètement contre cette impunité fiscale : en renforçant les effectifs et les moyens de l’administration fiscale, de la police fiscale et du parquet financier qui traquent la délinquance financière mais aussi en condamnant plus systématiquement les fraudeurs et leurs complices, les banques et les cabinets d’affaire.
Si des dizaines de milliards d’euros échappent encore au fisc annuellement, c’est uniquement le résultat de décisions politiques. Les associations mobilisées contre l’évasion fiscale feront entendre ces revendications lors du premier procès d’un Faucheur de chaises, Jon Palais, poursuivi par BNP Paribas pour avoir participé à une action de réquisition citoyenne de chaises dans l’une de ses agences. En 2015, le collectif des Faucheurs de Chaises, composé d’Action Non-Violente COP 21, des Amis de la Terre, d’Attac, de Bizi ! avait réquisitionné symboliquement 196 chaises dans des banques participant au système organisé de l’évasion fiscale.
Ces 196 chaises avaient servi à l’organisation d’un sommet citoyen le 6 décembre à Montreuil pendant la COP 21, puis avaient été rendues à la justice le 8 février 2016 à l’occasion de l’ouverture du procès de Jérôme Cahuzac.
Le collectif appelle maintenant à la participation massive le 9 janvier 2017 à Dax au procès de l’évasion fiscale organisé en parallèle du procès de Jon Palais. Cet événement d’envergure nationale réunira des personnalités telles que Eva et Caroline Joly, qui seront les avocates de Jon Palais, Antoine Peillon, Edgar Morin, Patrick Viveret, des personnalités associatives, syndicales et politiques.