Cinq prévenus comparaissaient dans le cadre de comparution immédiate ce vendredi pour des faits de trafic de zamal et d’oiseaux entre La Réunion et Maurice. Si l’audience était initialement prévue au mois de novembre dernier, [les prévenus avaient demandé un délai pour préparer leur défense.]urlblank:https://www.zinfos974.com/Trafic-de-zamal-Reunion-Maurice-5-personnes-interpellees_a175566.html?preview=1
L’audience de ce 10 décembre a été particulièrement technique car les avocats ont déposé à la présidente une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité). Il était question de la définition de ce qu’est une substance classée stupéfiante, en l’occurence le zamal. Le taux de THC était donc au cœur du débat. La présidente a rejeté la demande après délibération, estimant qu’une question de même nature avait déjà été posée au conseil constitutionnel.
Les cinq prévenus ont reconnus les faits lors des auditions
Les avocats n’ont pas baissé les bras pour autant, déposant dans la foulée un demande de nullité concernant la procédure de test du zamal saisi. Ils estimaient que la quantité testée – représentant 0,01% du total saisi – est insuffisante et peut engendrer un doute sur la quantité de THC des 33 kg de produits saisis. La présidente a alors décidé de joindre leur requête au fond.
Les cinq prévenus ont reconnus les faits lors des auditions, chacun à hauteur de son implication. Olivier B. apparait comme la tête pensante du business. Déjà condamné en juillet dernier pour des faits similaires, il est en état de récidive. Il officiait avec Marvin B. et Fidji H. – ses neveux – ainsi qu’avec Idriss V. et Lebon S. Ce dernier pilotait le bateau qui allait au contact des Mauriciens en mer. Chacun avait un rôle précis dans cette organisation que le parquet qualifie de « familiale ».
« Ce dossier a été ficelé avec beaucoup de moyens pour l’interpellation de 8 personnes »
Trois faits leur sont reprochés : un transport le 6 octobre, une tentative avortée à cause du mauvais temps le 23 octobre et le chargement de leur bateau pour aller livrer au large un « speed boat » mauricien, juste avant leur interpellation. « C’est un gros dossier de stupéfiants, de l’entraide familiale. Ce dossier a été ficelé avec beaucoup de moyens pour l’interpellation de 8 personnes dont cinq sont devant vous ! Leur mobile est l’appât du gain. Les faits sont reconnus et chaque rôle correspond à une rémunération. Les enjeux financiers sont importants », a expliqué la procureure de la République, requérant des peines allant de 4 ans à 18 mois de prison.
« Ce n’est que du zamal«
Les avocats de la défense ont pour leur part estimé que cela n’avait « rien à voir avec un trafic international », ajoutant que « ce n’est que du zamal« . Chacun a plaidé en insistant sur l’implication « minime de leur client », demandant une peine au quantum plus faible que les réquisition du parquet. Tous sauf la défense d’Olivier B., pour qui il s’agit « d’un dossier mal ficelé » et qui considère que « c’est à la poursuite de prouver la matérialité des faits ». L’avocat s’est appuyé sur le fait que, selon lui, il ne s’agissait pas de zamal compte tenu du manque de fiabilité des test effectués concernant le taux de THC. Il a logiquement plaidé la relaxe.
Le tribunal rejette finalement la demande de nullité
Le tribunal a finalement rejeté la demande de nullité et déclaré tous les prévenus coupables. Olivier B. a été condamné à 4 ans de prison avec la révocation de son sursis de six mois. Il a été maintenu en détention. Fidji B. a écopé de 3 ans dont 18 mois de sursis probatoire, avec maintien en détention. Samuel L., le pilote du bateau, a pris 2 ans de prison dont un an de sursis, également avec maintien en détention. Marvin B. et Idriss V. ont écopé de 18 mois de prison dont 6 et 12 mois de sursis. Ils effectueront la partie ferme en détention à domicile sous surveillance électronique.