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St-André : Le conflit de voisinage vire au cauchemar

L'histoire d'un différend entre deux familles s'est retrouvée au cœur du tribunal correctionnel le 15 mars dernier. Une étape supplémentaire dans les souffrances infligées et subies par ces particuliers dont les juges devront déterminer le degré de responsabilité. Un enfer qui pourrait bien mal finir.

Ecrit par 2181159 – le mercredi 20 avril 2022 à 08H23

Dans l’histoire qui empoisonne ces deux familles de Saint-André, on ne sait plus très bien comment les ennuis ont commencé. Une servitude, un portillon monté à l’envers, peu importe. Mardi 15 mars dernier, Jean-Fabrice B. devait répondre de faits de harcèlement de ses voisins ainsi que de leur fils handicapé. Injures multiples, propos vexatoires voire discriminants, nuisances sonores répétées en pleine nuit, provocations réitérées immortalisées par une caméra de surveillance. Celle-là même qui aurait mis le feu aux poudres.

Car les parents de l’adolescent qui souffre d’une pathologie cardiaque suite à une chute se réclament d’avoir fait installer un dispositif afin de lui permettre d’ouvrir le portail de la maison à ses soignants, non sans avoir vérifié au préalable leur identité. Le jeune homme étant en fauteuil roulant, ce dispositif devait donner une certaine souplesse à ses journées et tranquilliser les parents. Mais Jean-Fabrice avait pris ça comme « une entrave à sa liberté », ainsi que l’a développé son avocate, Me Marie Briot.

Ainsi, entre août 2020 et juillet 2021, le quadragénaire est poursuivi pour avoir multiplié les comportements déplacés à l’égard du couple mais aussi du garçon, le traitant de tous les noms et soulignant souvent son handicap. « Il a cristallisé sur cette caméra », a résumé l’avocat des parties civiles, Me Vincent Hoarau. Pour exprimer sa colère, Jean-Fabrice B. est soupçonné d’avoir klaxonné des minutes entières en pleine nuit, d’avoir volontairement fait vrombir le moteur de sa puissante moto pendant de longs moments, d’avoir donné des coups de pioche dans la tôle de la maison afin de multiplier les bruits assourdissants. Sans compter les épisodes de musique à fond.

« J’ai titillé pour faire comprendre que la caméra me gêne », a balbutié le prévenu à l’attention de la présidente de l’audience qui avait fait une longue lecture des faits et des témoignages des gens du quartier.

À la barre, l’ébéniste de profession donne des explications abracadabrantesques : il voulait faire le disc-jockey, des bières contre quelques insultes sans lendemain, des coups de pioche pour prévenir son épouse de son retour à la maison.

Seule bonne nouvelle, l’acquisition d’un terrain dans un autre quartier et la promesse éventuelle d’un départ. Jean-Fabrice B. n’en était pas à son coup d’essai avec cette famille. Ses précédents voisins se souviennent encore de lui ainsi que la justice. Deux ans de prison dont un avec sursis probatoire et une amende de 3000 euros ont été requis. 

Le tribunal qui avait mis sa décision en délibéré au 12 avril a finalement prorogé ce délai et a rendu son jugement hier. Jean-Fabrice B. est relaxé pour le harcèlement du jeune garçon. Il est condamné à 4 mois de prison avec sursis pour le harcèlement des parents. Ces derniers seront indemnisés à l’issue d’une autre audience.

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