Depuis 2016, le secteur des services à la personne propose chaque année à La Réunion un millier d’offres d’emploi via Pôle emploi. « Ces offres concernent à parts égales des emplois de garde d’enfants, de prestations de ménage et d’aide aux personnes âgées ou en situation de handicap », note l’Insee, qui souligne que « la demande d’emploi dans les services à la personne est dix fois supérieure à l’offre ».
Moins d’offres à Pôle emploi qu’en métropole
Les offres d’emploi des services à la personne sont deux fois plus nombreuses qu’au début des années 2010. Cependant, elles restent moins fréquentes qu’en métropole (3,7 % des offres d’emploi déposées contre 8,4 % au niveau national), nous indique l’Institut.
« La population réunionnaise a en effet moins recours aux services à la personne (10 % des ménages contre 14 % en métropole), en lien notamment avec un niveau de vie moins élevé et une solidarité familiale plus forte », est-il souligné.
À noter également, à La Réunion, une offre d’emploi sur sept est déposée par un particulier, soit quatre fois plus qu’en métropole, où les salariés travaillent plus souvent dans une association, un établissement public (CCAS) ou une entreprise privée.
Encore plus que pour les autres secteurs d’activité, les offres d’emploi se concentrent dans le nord de l’île, avec 49 % des offres contre 33 % pour l’ensemble des offres déposées à Pôle emploi.
Des salariés difficiles à recruter
« Une fois sur trois, les employeurs estiment qu’il est difficile de recruter », souligne l’Insee. C’est deux fois moins qu’en métropole, mais légèrement plus qu’au niveau régional pour l’ensemble des secteurs. Les difficultés sont plus marquées pour le recrutement d’employés de maison ou pour une garde d’enfants, métiers ne nécessitent pas de diplôme, mais requièrent des personnes autonomes, rigoureuses et ayant une bonne capacité d’adaptation. « À l’inverse, les employeurs ont plus de facilités pour recruter des aides à domicile ou des assistant·e·s de vie, métiers nécessitant un diplôme », est-il souligné.
En outre, les conditions de travail proposées peuvent rendre le recrutement compliqué : des contrats souvent courts (43 % en CDD de moins de 3 mois) et à temps partiel (40 % des offres avec moins de 20 heures hebdomadaires). « Toutefois, les personnes qui recherchent un emploi dans le secteur des services à la personne demandent plus souvent un contrat court ou à temps partiel (43 % contre 26 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi) », note l’Institut. Mais parmi les freins importants à l’embauche : beaucoup n’ont pas de permis B, ou pas de voiture.
Quasi exclusivement des demandeuses d’emploi
Fin 2019, ce sont quasi exclusivement des femmes qui travaillent et cherchent un emploi dans le secteur des services à la personne, dont la moitié n’ont aucun diplôme, révèle l’Insee, précisant que « plus de six sur dix ont une expérience d’un an ou plus dans ces métiers ». Par ailleurs, elles sont plus âgées que l’ensemble des demandeurs d’emploi (61 % ont 45 ans ou plus contre 41 % pour l’ensemble), et parmi elles, sept sur dix sont au chômage depuis plus d’un an (c’est plus que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi). En outre, peu perçoivent une allocation de Pôle emploi (38 %) ; elles bénéficient plutôt du revenu de solidarité active (RSA, 49 %).