Deux litres de rhum, deux litres de Bourbognac mais aussi du zamal et de l’Artane… Ces cinq compagnons de beuverie, polytoxicomanes, se sont tous retrouvés pour le réveillon de Noël dans le studio de l’un d’entre eux. David* squatte chez l’hôte depuis quelques jours déjà.
Dès 20 heures, les esprits commencent à s’échauffer. Igor*, agresseur dans un premier temps pour finalement endosser le statut de victime, s’en prend à deux filles présentes à la soirée. Ces dernières écourtent le moment quand Igor jette le vélo de David sur l’une d’elles.
L’homme de 36 ans s’interpose mais la colère d’Igor va alors se retourner contre lui. David va recevoir de bonnes salves de coups avant de réagir violemment au moment où Igor lui déchire le polo rouge qu’il venait d’acheter. Ivre et sous effet, David s’empare d’un couteau en céramique de 33 cm pour frapper à plusieurs reprises son ami sans même prendre le temps de l’enlever de son sac. Une arme qu’il porte constamment sur lui de peur de se faire voler « ses médicaments ».
Pour David, jugé ce lundi en comparution immédiate, il s’agit de légitime défense. Sauf que la réponse n’est pas proportionnelle à l’attaque, lui répond la présidente du tribunal. Igor est passé près de la mort. 10 jours d’ITT ont été délivrés à la victime toujours hospitalisée, qui a refusé de porter plainte.
La lucidité dont fait preuve David n’est pas pour rassurer le ministère public qui demande 4 ans de prison . Un « quantum élevé mais nécessaire au vu de la personnalité du prévenu », requiert le parquet.
Son client a donné « un coup de couteau à travers le sac à chaque coup de poing donné avec le sentiment que sa vie était en danger », plaide son conseil Me Julie Daguenet pour sa défense.
David a finalement été condamné à 30 mois de prison avec maintien en détention. Durant 5 ans, il a l’interdiction de porter une arme et d’entrer en contact avec la victime. Il a également l’interdiction de paraitre dans la ville de Saint-Louis durant 2 ans.
* prénoms d’emprunt