Herbicides : Vers un sursis pour les agriculteurs
Les syndicats FDSEA et JA étaient mobilisés ce mercredi contre le retrait de certaines molécules d’herbicide. Après une opération escargot, un siège sur le parking de la DAAF et deux réunions, les agriculteurs ont levé le camp en fin de journée. Ils attendent maintenant confirmation mercredi prochain d'un sursis octroyé par l'Etat au sujet de l'interdiction des herbicides.
Ecrit par Prisca Bigot – le mercredi 12 avril 2023 à 16H30
La FDSEA et les JA ont lancé un appel au monde agricole pour une manifestation dès 7H30 devant l’usine de Beaufonds à Saint-Benoît. Une opération escargot a ensuite été menée vers la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) de Saint-Denis. Les syndicats sont arrivés peu après dix heures sur le chef-lieu et ont garé leurs tracteurs devant le bâtiment étatique pour y être reçus.
Les agriculteurs s’opposent au retrait de certaines molécules utilisées dans des herbicides, affirmant que ce retrait « va impacter fortement la campagne sucrière 2024 ».
Le secrétaire général de la FDSEA, Edwin Payet, a expliqué que les syndicats étaient déterminés à tout faire pour que l’Etat fasse machine arrière : «
On vient pacifiquement pour rencontrer la DAAF et trouver une solution pour nous. Nos champs sont infestés de mauvaises herbes« .
La FDSEA souhaite que les autres syndicats rejoignent le combat. « Tant qu’on n’aura pas de solution, on ne sortira pas de devant la DAAF. Les tracteurs resteront là tant qu’il n’y aura pas de réponse positive du ministère« .
«
On attend que la DAAF fasse le relai entre le ministère et nous-mêmes sur le terrain pour qu’on puisse commencer sereinement la campagne 2024″, a expliqué le secrétaire général de la FDSEA.
Et de rappeler que les syndicats avaient alerté les autorités sur la situation depuis plusieurs années : « Il nous reste aujourd’hui 5 molécules et on ne peut plus faire de la canne correctement parce que les champs sont envahis de mauvaises herbes. »
Après deux réunions au sein de la DAAF, le syndicat FDSEA explique avoir peut-être bien obtenu gain de cause : «
Nous avons eu prolongation jusqu’au mois de décembre mais ce sera validé dans 8 jours« , explique le président Stéphane Sardon. «
On a discuté aussi de la mise en place d’alternatives comme les petits outils et un accompagnement pour l’avenir« , lance-t-il.
« Mais mercredi prochain, s’il n’y a pas de satisfaction, on durcira le mouvement« , prévient tout de même le président de la FDSEA.
Jacques Parodi, directeur de la DAAF, précise qu’il ne s’agit pas d’un retour en arrière de la part de l’Etat et assure qu’il faut voir l’accord obtenu comme un moyen pour les agriculteurs d’écouler leur stock d’herbicides avant d’être accompagné durant une transition vers la fin des traitements chimiques dans les champs.