Le gouvernement n’avait sans doute pas prévu de trancher aussi vite. Mais face à la pression de syndicats en grève depuis jeudi, le ministère de la Santé a fini par lâcher une augmentation de +3 points du coefficient géographique, une annonce qu’on attendait plutôt à l’occasion d’une visite ministérielle.
Le mois dernier, en marge de la rencontre des élus ultramarins avec le président de la République Emmanuel Macron, la présidente de Région Huguette Bello avait communiqué sur une réflexion en cours du ministère concernant ce fameux coefficient géographique. On sait désormais qu’il va passer progressivement en 2024 de 31% à 34%.
Cette hausse doit rapporter 20 millions supplémentaires par an au budget du CHU, qui se rapproche actuellement du milliard d’euros. Selon les premiers éléments d’information, 15 millions d’euros seront alloués aux CHU de Saint-Denis et de Saint-Pierre, tandis que le CHOR de Saint-Paul et le GHER de Saint-Benoît devront se partager les 5 millions d’euros restants.
20 millions d’euros par an en plus pour la santé financière du CHU
Dès leur sortie de la rencontre avec le DG de l’Agence régionale de santé (ARS) Gérard Colleton mardi en fin d’après-midi, certains représentants du personnel étaient conscients que cette répartition allait faire grincer quelques dents. Notamment au GHER, qui traîne de longue date une dette structurelle et qui se voit pointé du doigt pour sa gestion des effectifs. Sur l’ensemble des sites, l’ARS aurait identifié environ 1.200 équivalent temps plein (ETP) dont la justification serait mise en doute.
C’est l’une des raisons pour laquelle la réunion de l’intersyndicale du CHU s’est prolongée toute la journée d’hier. Et la décision a fini par tomber : pour informer la base et prendre le pouls des hospitaliers, l’intersyndicale ira à la rencontre des personnels ce matin dès 6h devant les entrées du CHU de Saint-Denis et de Saint-Pierre. Le signe d’une reprise du mouvement de grève, ou un simple avertissement pour maintenir la pression ? L’intersyndicale demande une rencontre en urgence avec le directeur général du CHU Lionel Calenge avant de cesser son mouvement. Les automobilistes doivent s’attendre à de fortes perturbations sur le réseau routier.