La rencontre était initialement prévue en janvier, mais la Région et le monde économique se sont rencontrés ce matin, au MOCA à Saint-Denis. Pour 2012, la Région va « activer » plusieurs leviers pour relancer l’économie réunionnaise et l’emploi.
« La politique régionale passe par la relance de la commande publique à court et moyen terme, le plan régional d’aides aux communes (230 chantiers et 132 millions d’euros investis en 2011), le renforcement du dispositif d’aides régionales, mais également les Grands Chantiers« , explique Didier Robert. Après un récapitulatif des « Grands Chantiers » suivis par la Région depuis la nouvelle mandature et « garantis » par les nouveaux accords de Matignon (2,2 milliards d’euros), Didier Robert n’a pas eu de mots « assez durs » en direction des magistrats de la Cour des Comptes. « La Cour des comptes est revenue sur la défiscalisation en Outre-mer, trop cher et qui n’est pas efficace. Mais qui sont ces experts qui peuvent penser ce genre de chose ?« , s’interroge ironiquement le président de la Région.
« Irresponsabilité » et « non-connaissance » des territoires d’Outre-mer
Un avis partagé par Maurice Cérisola, président de la Réunion Economique, qui parle « d’irresponsabilité » et de « non-connaissance » des territoires d’Outre-mer. « Les entreprises de la Réunion ne peuvent pas se passer de ces accompagnements« , ajoute-t-il. Une remise en question de la défiscalisation qui pourrait avoir un effet désastreux sur l’avenir de nombreuses entreprises dans les DOM. « La première tendance n’est pas bonne. Cette année, les mesures de recouvrement mises en place par les organismes sociaux vont se multiplier (…). Ces « aides » fiscales nous aident à combler notre fragilité économique« , explique de son côté Abdoullah Lala, membre du Ceser et expert comptable.
« Les difficultés sont réelles à la Réunion. Les entreprises qui ferment, le chômage qui est important. Mais sur les 30 dernières années, l’Etat et l’Europe n’ont pas été défaillants dans leur accompagnement« , rappelle Didier Robert. Face à ce tableau « noir » mais réel de l’activité économique à la Réunion, la Région veut accentuer ses actions sur trois axes.
Zone franche : Ajouter la nécessité d’investissement
Le premier se veut un « pacte de stabilité » des grands chantiers pour les tenir sur une longue période. Le second, un pacte de stabilité économique. « Comme GERRI ou le secteur du tourisme, c’est secteurs sont validés, mais ce n’est pas en quelques mois que nous verrons les résultats. Il faut laisser un temps aux projets et chantiers, environ une dizaine d’années, pour voir les résultats« , rappelle Didier Robert.
Dernier axe voulu par la Région, le placement de la Réunion dans une zone franche fiscale. « Je rêve d’une zone franche fiscale où les sociétés ne paieront plus d’impôts« , explique le président de Région. En clair, la Région souhaite la mise en place d’un régime dérogatoire au cadre national en raison de la « réalité sociale« . « Une réflexion qui pourrait être menée avant le mois de mai (ndlr : présidentielle)« , ajoute-t-il. Une idée « applaudie » par les acteurs locaux mais légèrement modifiée. « L’idée de la zone franche est bonne, mais il faut y ajouter la nécessité d’investissement, car certaines entreprises ont une bonne santé financière« , explique de son côté Jérôme Isautier, président de l’ADIR.
Reste pour Didier Robert à souhaiter une bonne année à l’économie réunionnaise. « J’espère que 2012 sera une année de sagesse et de dynamisme« , conclut-il.