Ce n’est pas la première fois que la violence est utilisée comme méthode de communication chez Tony. Trois mois auparavant, il avait tenté d’étrangler sa compagne et lorsque la jeune adolescente de 12 ans s’était interposée il l’avait poussée violemment sur un miroir. Sa tête avait cogné le rebord du lit. Ivre là encore, sans faire plus aucune distinction, il avait traité l’enfant de pute. Tony avait aussi rabaissé et humilié l’adolescente. « C’est une merde. Elle n’arrivera à rien », cite le président du tribunal.
« La société ne pardonne pas »
Malgré ces violences, la mère a décidé il y a deux mois de donner une chance à Tony. « Quand il a bu, il est quelqu’un d’autre », le défend-elle, refusant de se porter partie civile pour elle ou pour sa fille. Comment reconstruit-on une vie de couple après ce genre de faits, questionne le président . « On a discuté, on oublie le passé. Je vis chez moi », répond Tony qui peine à convaincre le tribunal d’une prise de conscience.
« J’entends 5 à 10 fois par jour les mêmes faits et les mêmes explications », doute la procureure qui tient à s’adresser à la mère et la fille assises sur le banc des victimes. « Si vous pardonnez ,moi je ne pardonne pas, la société ne pardonne pas », tance Caroline Calbo qui souligne la nécessité pour un enfant de vivre dans un environnement sain et respectueux envers les femmes.
Pour Me Bruno Raffi, son client a déjà entamé le travail de prise de conscience et de soins puisqu’il n’a pas bu durant les fêtes.
Suivant les réquisitions du parquet, le tribunal condamnera Tony à 8 mois de sursis. Il devra également suivre des soins et un stage de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales.