Depuis l’annonce de la nomination de Mireille Rius à la tête de l’Agorah de la Réunion, les réactions s’enchainent pour « dénoncer« , par le biais de communiqués d’associations et autres courriers, une directrice qui n’est pas du « cru« , entendez par la qui n’est pas Réunionnaise, alors même que la Région Réunion prône la politique de préférence locale en matière d’embauche. Une nomination qui fait grincer des dents et qui pourrait bien être tout simplement chamboulée dans les prochains jours.
Mireille Rius, en poste récemment comme directrice de l’urbanisme en Guyane, devait prendre les rênes de l’Agorah (Agence pour l’observation de la Réunion, l’aménagement et l’habitat). Une nécessité suite à la démission de Philippe Jean-Pierre, intervenue en mai 2011. Charge au conseil d’administration de lui trouver un ou une remplaçante.
En juillet 2011, un jury composé de la présidente de l’Agorah, la vice-présidente de la Région Fabienne Couapel-Sauret, et de conseillers régionaux, généraux et de personnel de la DEAL s’était réuni afin de sélectionner un nouveau directeur. 12 candidatures, dont trois de la Réunion, et plusieurs entretiens plus tard, le jury décide de nommer à l’unanimité Mireille Rius. Une nomination sans l’ombre d’un doute sur les compétences et expériences professionnelles de cette personne… à cette époque. Mais il faut la remettre dans un contexte particulièrement lourd en ce début d’année 2012 à la Réunion.
Une nomination effective le 16 avril
Des émeutes contre la vie chère, le carburant, un sentiment d’exclusion et de mal être dans la population réunionnaise et voilà que cette nomination à la tête d’un organisme public fait « tache« , dans ce contexte particulièrement compliqué pour les instances politiques dirigeantes…
Résultat, le choix de Mireille Rius à la tête de l’Agorah a déclenché la colère des associations qui militent tous les jours pour une meilleure représentativité des Réunionnais et Réunionnaises à des postes à responsabilités dans leur île. Il n’en fallait pas moins que pour dans les couloirs de la Région, ce choix mette Didier Robert mal à l’aise et en colère alors que plusieurs candidats réunionnais avaient postulé.
Du côté de la présidente de l’Agorah, Fabienne Couapel-Sauret, c’est silence radio. « Aucune déclaration pour le moment« , nous a-t-elle répondu. Dans tout ça, celle qui va payer les pots cassés sera Mireille Rius, qui pourrait bien se retrouver privée de sa nouvelle affectation, pourtant effective le 16 avril prochain. Affaire à suivre.
