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Laurence Vergès: Une épouse au service du parti et de sa famille

Laurence Deroin est une militante du Parti Communiste Français qui aurait pris part à La Libération de Paris. Au lendemain de la guerre, Laurence, qui n’a qu’une vingtaine d’années, est une salariée du PCF. Elle est l’une des collaboratrices de Laurent Casanova qui est alors l’un des très influents dirigeants du Parti communiste français. C’est […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 03 novembre 2012 à 23H06

Laurence Deroin est une militante du Parti Communiste Français qui aurait pris part à La Libération de Paris. Au lendemain de la guerre, Laurence, qui n’a qu’une vingtaine d’années, est une salariée du PCF. Elle est l’une des collaboratrices de Laurent Casanova qui est alors l’un des très influents dirigeants du Parti communiste français.

C’est à cette époque qu’elle rencontre Paul Vergès à Paris, qui vient d’être recruté comme permanent du PCF en charge de la section coloniale après le procès de Lyon où il avait été jugé pour l’assassinat d’Alexis de Villeneuve. Elle l’épouse en 1949, elle a 25 ans.
 
C’est en 1954 que Laurence Vergès découvre La Réunion, ile qu’elle ne quittera plus. Elle est alors mère de deux filles : Claude, l’ainée, et Françoise. Raymond Vergès, diminué par la maladie, avait souhaité le retour de Paul afin de garantir sa prise de pouvoir au sein de la fédération réunionnaise du parti communiste français.

C’est à Témoignages, dont il est  le directeur, que Raymond Vergès installe son fils Paul comme journaliste, avant de le désigner comme son successeur pour la direction du journal.

Démarrent ensuite ses premiers mandats électoraux, comme conseiller général puis député, où son père lui fait place nette. Quand Raymond Vergès décède le 2 juillet 1957, l’essentiel est fait, Paul est imposé.

Commence alors pour Paul Vergès sa très longue carrière de fondateur-dirigeant du Parti communiste réunionnais, et pour Laurence, son épouse, un nouveau statut, celui de femme  du leader et de mère de ses enfants. D’autant que la famille s’est, depuis son retour,  agrandie de deux garçons : Laurent et Pierre. Enfin, Laurence doit en plus de toutes ces occupations déjà très prenantes, conserver une place pour sa vie de militante communiste et de défenseuse des droits des femmes.

Mère très présente, Laurence va être une épouse en retrait et une militante visible mais discrète. Professionnellement c’est à Témoignages qu’elle va prendre emploi, en y entrant à un poste de secrétariat avant de devenir journaliste. Profession qu’elle exercera  jusqu’ à son départ à la retraite.

Militante communiste, elle n’occupera pas au sein du PCR de rôles de premier plan mais représentera son parti à de multiples élections sans jamais réellement chercher à décrocher de mandats en vue. Elle s’engagera également aux cotés des mouvements de femmes, et notamment à l’UFR,  où il lui arrivera de les représenter dans des manifestations internationales.

Le 17 mars 1964, elle a du faire face en tant qu’épouse à l’épreuve de la clandestinité de son époux, pendant une cavale qui aura duré vingt-huit long mois.

En 1988, elle vivait le drame de la mort de son fils Laurent dans un accident de voiture sur la route du Littoral. Laurent qui devait succéder à son père à la direction du PCR.  

Enfin, en avril 1993, nouvelle période de clandestinité, pendant trois ans et demi, cette fois-ci de son fils Pierre, recherché pour avoir frauduleusement trafiqué l’énorme marché avec appel d’offres de l’endiguement de la rivière des Galets.

Malgré toutes ces épreuves de la vie, personne n’a entendu Laurence Vergès se plaindre. Elle a toujours combattu pour défendre ses idées et soutenir les membres de sa famille dans leurs différents combats politiques.

Elle s’en va malheureusement à un moment où le PCR est déclinant. Paul, son mari, a perdu la présidence de la Région et est très contesté au sein même du parti. Pierre n’est plus « que » vice-président du conseil général, après avoir occupé des postes bien plus prestigieux grâce à son père. Et Françoise n’a réussi à obtenir les postes qu’elle convoitait, que ce soit à la direction de la MCUR qui est mort-né ou comme déléguée interministérielle à l’Egalité des chances, un poste que les socialistes ont récemment préféré offrir à Sophie Elizéon.

Mais surtout, Laurence Vergès a vécu assez longtemps pour voir l’implosion du PCR aux dernières législatives, avec la montée en puissance d’Huguette Bello, une femme auprès de laquelle elle a longtemps combattu.

Avec la mort de Laurence Vergès, une importante page de l’histoire récente de la Réunion se tourne.

 

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