Marine Le Pen a très clairement dénoncé, dès le 7 octobre, les massacres perpétrés par les terroristes du Hamas à l’encontre de centaines de civils israéliens. C’est incontestable. Et on peut porter au crédit de la patronne du RN ce positionnement clair en faveur des Israéliens qui va à l’encontre des obsessions nauséabondes de son père.
Est-ce pour autant suffisant pour que le RN réintègre le concert des partis dits « fréquentables » ? D’où vient dans ce cas ce sentiment de malaise qui perdure ?
J’avais du mal à trouver la réponse. C’est en écoutant Yannick Jadot sur France Info que tout est devenu clair dans mon esprit. Selon le sénateur écologiste, je résume sa pensée, Marine Le Pen aurait souhaité remplacer un racisme par un autre. Remplacer le racisme anti-juifs par un racisme anti-arabes. Malheureusement selon l’élu, au lieu de se remplacer ils se sont additionnés.
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec lui sur ce point car les sondages récents montrent qu’effectivement la base électorale du Rassemblement national est beaucoup moins antisémite qu’auparavant. Mais il m’a involontairement permis de répondre à mon questionnement quant aux motivations de Marine Le Pen.
Elle s’est contentée d’appliquer un vieux dicton : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Je déteste les Arabes, les Israéliens aussi. Donc j’aime les Israéliens.
Vu comme ça, le soudain basculement idéologique du Rassemblement national apparait beaucoup moins noble. Et pas moins inquiétant.