Comme l’explique Laurent Segelstein, animateur de l’architecture et du patrimoine du label ville d’histoire de Saint-Denis de La Réunion, la pose de ce panneau didactique « est la première d’une longue série ». « Il est tout à fait nécessaire d’indiquer aux Dionysiens, mais également à l’ensemble des usagers et aux touristes dans quel environnement ils se déplacent, parce que Saint-Denis est le chef-lieu de La Réunion et que c’est un territoire truffé de symboles et d’éléments importants pour l’identité de toute l’île ».
Le mot « peste » pour qualifier ce cimetière est utilisé par les Réunionnais pour désigner la grippe espagnole mais également les décès liés à la peste, comme nous l’explique l’historien Loran Hoarau. « Ce cimetière ‘la Peste’ est associé mémoriellement à deux épisodes importants à La Réunion. D’un côté l’épidémie de grippe espagnole de 1919 et d’autre part l’épidémie de peste bubonique des années 1926-1927. Ce cimetière servait à accueillir le surplus des corps enterrés dans le cimetière principal de Saint-Denis (cimetière de l’Est, ndlr) dans un premier temps », déclare l’historien.
« Des lieux mémoriels forts pour les Réunionnais »
Ce cimetière est aussi associé à un autre temps dans la mémoire collective des Dionysiens, ajoute-t-il. En effet, ce site aurait aussi servi à enterrer des condamnés, « des personnes qui auraient commis des crimes qui ne leur permettait pas d’être placés dans le cimetière principal » et aurait été mis en fonction « juste avant la départementalisation ».
D’autres cimetières du chef-lieu seront bientôt mis à l’honneur et bénéficieront d’une plaque didactique pour apprendre plus sur leur histoire, comme le cimetière de l’Est, le cimetière musulman ou encore le cimetière de Saint-Clotilde. L’idée : avoir un schéma autour des cimetières de la ville, car comme nous le précise Loran Hoarau, « les cimetières sont des lieux mémoriels forts pour les Réunionnais ».
« Les cimetières sont également des lieux qui touchent toutes les strates sociales, toutes les origines culturelles des Réunionnais. Suivre cela c’est aussi suivre l’histoire de notre île. Il est donc intéressant de créer un parcours de sens dans ces cimetières-là, tout en essayant d’organiser quelque chose qui permette de respecter l’intimité des pratiques des familles dans les principaux cimetières de la ville ».