« Enfin des décisions prises localement ». La formule pleine de satisfaction vient du tout nouveau président du conseil de développement de Grand Port Réunion : Hervé Marodon.
Son élection « a nécessité trois tours », résume le préfet Jean-Luc Marx, qui a assisté au déroulement du vote à bulletin secret. Ne pouvant départager les deux candidats (Hervé Marodon et Jean-Louis Gaillard) à l’issue des trois tours, ils ont été départagés au bénéfice de l’âge, en faveur du premier nommé. Ce matin, les deux autres prétendants à la présidence (Jean Brac de la Perrière et Frédéric Royer) s’étaient finalement désistés.
L’élection à la présidence du conseil de développement parachève la dernière phase d’installation de la structure du Grand Port Maritime de La Réunion (GPMR). Tous les acteurs en ont conscience, à commencer par le préfet qui ne minimise pas le rôle « certes que consultatif » du conseil de développement. Alain Gaudin, président du conseil de surveillance embraye : « Il faut faire du GPMR un grand Port : ne plus le dire mais le faire ! ».
« Je serai à la disposition de l’ensemble des professionnels »
Le principal concerné endosse le rôle de rassembleur sans plus attendre. « Je serai à disposition de l’ensemble des professionnels qui attendent depuis longtemps une gouvernance locale (du port, ndlr) », lance-t-il.
Tel un discours de politique générale, Hervé Marodon, actuel président de Transport Logistique de France (TLF) et directeur général de Transit Transports Routiers, Aériens et Maritimes, place dans l’ordre des priorités du conseil qu’il préside depuis quelques heures, la nécessité de « capter le trafic qui ne fait aujourd’hui que passer devant le port sans s’arrêter ». Histoire de donner au Port Réunion l’image d’« un port européen dans l’océan Indien ».
Le conseil de développement aura l’occasion de formuler plus officiellement tous ces chantiers qui s’annoncent via « des ateliers qui seront rapidement mis en place », explique Stéphane Raison, président du directoire. « Un atelier social, un autre sur la manutention, ou encore sur le développement industriel et logistique du port » sont livrés en vrac. Une manière sans doute de déminer le terrain social épisodiquement conflictuel entre patronat et dockers. L’actualité de ces derniers mois est là pour rappeler la nécessité de marcher dans le même sens.
« On est condamné à s’entendre », affirme à ce titre Hervé Marodon. La prochaine grande étape du GPMR tient dans la finalisation du plan stratégique de l’établissement qui doit être livré en fin d’année.