L’analyse de la situation de l’illettrisme dans les DOM s’avère préoccupante malgré les importants moyens déployés jusqu’ici. L’enquête IVQ 2004/2005 Insee – Anlci a montré que de nombreux jeunes de 18 à 25 ans sont en situation d’illettrisme (17% des jeunes pour la Guadeloupe et la Martinique, 15% pour la Réunion).
En 2007, on décomptait 110 000 illettrés à la Réunion, soit 20% de la population (contre 9% en métropole). Chaque année, 3 500 à 4 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification, ni diplôme (source Insee 2008). Lors des états généraux de l’Outre-mer (EGOM) en 2009, l’éradication de l’illettrisme devait constituer la priorité des priorités et le préalable au développement économique, social et culturel des DOM. Le Conseil Interministériel de L’Outre-mer (CIOM) s’est donné pour objectif de faire « diminuer de moitié en 10 ans l’écart entre la métropole et l’Outre-mer ».
L’illettrisme, un enjeu majeur pour les entreprises adhérentes du FAFSEA et leurs salariés
L’illettrisme est considéré comme un handicap majeur pour la qualification des salariés, freinant l’accès à l’emploi, le maintien dans l’emploi, ou l’évolution professionnelle. Les actions de lutte contre l’illettrisme s’inscrivent donc dans un objectif de sécurisation des parcours professionnels.
Il s’agit ainsi pour le FAFSEA de sensibiliser à cette thématique à la fois ses entreprises adhérentes et les publics fragilisés travaillant dans ses filières de métiers (ou susceptibles de s’y insérer). Il y a quelques années, le FAFSEA a déjà réalisé des actions importantes intégrant le renforcement des savoirs de base des ouvriers en production de bananes en Martinique et Guadeloupe suite au passage du cyclone DEAN.
Le Président national du FAFSEA, Jérôme Despey, rappelle que « l’opération Dean a permis d’obtenir des résultats encourageants et largement médiatisés dans ces départements. Elle a créé de l’appétence pour la formation chez les salariés. Elle a surtout contribué à structurer des réseaux efficaces de formation et à développer des pratiques en la matière, que le FAFSEA tente désormais de généraliser aux salariés concernés des autres secteurs qui lui sont rattachés« .
Dans la foulée du cyclone Dean, les partenaires sociaux du FAFSEA ont donc d’abord signé un accord cadre national le 4 mars 2010 avec l’ANLCI pour travailler activement à la mise en place de plans régionaux de prévention et de lutte contre l’illettrisme, dont le but est de faciliter la détection des personnes en situation d’illettrisme et de les accompagner par une formation adéquate pour faire face à certaines difficultés professionnelles. Plus récemment, le FAFSEA a signé avec l’ANLCI la charte des bonnes pratiques le 29 mars 2011.
Dans le cadre d’une démarche partenariale, il a été convenu en 2012 de mobiliser différents acteurs socio-économiques aux problèmes d’insertion et d’environnement durable dans les différentes régions des DOM où le FAFSEA exerce son activité d’OPCA avec un service de proximité assuré sur chaque île.
Obtention d’une subvention du FPSPP finançant 100 % d’un programme destiné à 400 personnes
D’un montant de 1 267 000 euros, l’annonce officielle de l’aide accordée par le FPSPP au FAFSEA, le 27 décembre 2011, pour financer le programme « DOM Illettrisme » est pour Jérôme Despey, président national du FAFSEA, « une très bonne nouvelle qui prouve que le projet du FAFSEA répond a priori aux attentes et est bien ficelé« . Ces fonds seront affectés au développement des plans de formation interentreprises, avec de multiples entrées/sorties en formation proposées en 2012 pour faciliter la réussite du programme.
Jérôme Despey détaille : « Les objectifs sont de 100 stagiaires en Martinique comme en Guadeloupe, et de 200 stagiaires à la Réunion. Les formations devront impérativement débuter en 2012, mais pourront s’achever l’année suivante« . Quant aux publics concernés, selon Eloi Schneider, secrétaire général national du FAFSEA, « la priorité sera donnée aux jeunes de moins de 30 ans qui, bien qu’ayant été scolarisés, ne maîtrisent pas les savoirs de base de la langue française, ce qui est un handicap au maintien et à l’intégration dans un emploi durable« .
Les compétences visées (lire, écrire, compter, mais surtout : savoir s’adapter aux situations professionnelles) devraient aider les futurs 400 stagiaires de la formation professionnelle continue à développer leur autonomie dans leur vie professionnelle mais aussi dans leur vie personnelle.
À propos du FAFSEA
Le FAFSEA : Fonds national d’assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles et activités annexes. Depuis 2011, le FAFSEA est devenu l’OPCA des jardineries-graineteries mais également celui des industries et commerces en gros des vins, cidres, spiritueux, sirops, jus de fruits et boissons diverses.
Et, depuis le 1er janvier 2012, dans le cadre de la réforme des OPCA, celui des fleuristeries et des entreprises de vente et de services des animaux familiers. Le FAFSEA est géré paritairement par les partenaires sociaux.
Avec un budget annuel de près de 217,2 millions d’euros et 6,1 millions d’heures de formation financées, l’OPCA, dont l’agrément vient d’être renouvelé par l’Etat au 1er janvier 2012 dans le cadre de la réforme des OPCA, assure une double mission : la collecte et le financement des actions de formation et l’accompagnement des entreprises adhérentes par la mise en place de solutions sur-mesure destinées à optimiser leur politique de formation professionnelle continue.
Structure de proximité présente sur 22 sites régionaux, le FAFSEA, par son action, contribue à développer l’emploi qualifié en France tout en soutenant la performance de ses 190 000 entreprises adhérentes.
Plus d’information sur : www.fafsea.com