Je suis assistante d’éducation, plus pour très longtemps ! j’ai eu beau me démener pendant 11 ans, aucune reconnaissance, rien. Au lieu de cela on me dit de passer le relais.
J’ai créé mon emploi (comme tous mes semblables). Quand je suis arrivée en 2003, moi petite emploi jeune du gouvernement Jospin, tout était à faire. On m’a dit voilà vous travaillerez ici c’est la bcd (pour les non initiés bibliothèque scolaire). Elle n’était pas bien grande et à vrai dire elle n’existait pas. Ce projet je l’ai porté à bout de bras mais j’étais contente, j’avais un emploi (soutien scolaire, accompagnement éducatif …) .
Au bout de cinq ans on m’a remercié avec les remerciements de mes collègues enseignants (mi sa bazar ek sa !) puis miracle on m’a rappelé. « Souhaiteriez vous travailler en tant qu’assistant d’éducation, vous accompagnerez des enfants déficients ». J’ai relevé le défi avec beaucoup de crainte.
Aujourd’hui on me dit maintenant s’en est assez. Et je me dit comment mes enfants vont faire sans moi. C’est vrai je me suis attaché à eux. Fallait pas. Et les parents, comment vont-ils faire. Ensuite j’ai pensé à moi. Mon dieu plus d’emploi, et pas « de pied de riz » en vue. Comment vais je faire ? J’aime mon travail même si pour certains ce n’est qu’une fonction. Mais je vais relever la tête, je serais un énième chômeur diplômé.
Tout le monde ne rêve pas de devenir fonctionnaire.
Je voulais juste être Corinne, assistante d’éducation !
Au pôle insertion du rectorat, je leur ai dit « que vont faire ces enfants sans nous ? »
Ils m’ont répondu : « qu’est ce que les enseignants vont faire sans vous? »
Mais c’est vrai il yva 70 enseignants supplémentaire qui sont arrivés.
A bientôt et peut être aurais- je enfin réussi à mes concours.
Courage a tous.
Pardon pour les fautes…
