Si les expulsions des migrants et les opérations de décasage connaissent des difficultés de mise en place sur le plan diplomatique et judiciaire, ce sont surtout les conséquences indirectes de Wuambushu qui pourraient bien accaparer le ministre de l’Intérieur durant sa visite.
La semaine dernière, le Centre hospitalier de Mayotte (CHM) a dû déclencher le niveau 2 du plan blanc en raison de la pénurie de soignants. Déjà peu attractif, il a fait face à une vague de départs liés à Wuambushu et peine à recruter pour compenser. Les professionnels de la santé ont peur de se rendre à Mayotte.
La prison de Majicavo déborde jusqu’à Domenjod
Mais l’hôpital n’est pas le seul service public à voir Mayotte asphyxiée par l’opération Wuambushu. Dans la journée d’hier, ce sont les agents pénitentiaires de la prison de Majicavo qui se sont mis en grève. Ils dénoncent des conditions de travail inacceptables. La prison, prévue pour accueillir 278 détenus, en compte 620 pour 112 gardiens. Soit un taux de remplissage de 230% comme le rapportent nos confrères de Les Nouvelles de Mayotte (LNDM).
Dépités par Wuambushu, certains habitants prennent les devants
À Tsingoni, les habitants ne décolèrent pas devant Wuambushu qu’ils considèrent comme inefficace. Selon eux, les cambriolages ont explosé depuis le début de l’opération.
Hier, ils ont donc bloqué l’entrée de la ville, avec le soutien du Collectif des citoyens, en exigeant l’expulsion d’une famille jugée indésirable. Samedi dernier, certains habitants s’étaient rendus dans des quartiers insalubres pour faire pression sur les clandestins.
Pendant ce temps-là, les violences se poursuivent
Toujours selon LNDM, un camion livrant du pain et des viennoiseries au RSMA et au lycée de Coconi a été pris pour cible hier matin. Le chauffeur a reçu un coup de pierre à la tête, mais a pu s’enfuir et se cacher de ses agresseurs. Ces derniers ont totalement brûlé la camionnette.
En fin d’après-midi, c’est à Kahani que des violences ont éclaté. Deux bandes rivales se sont affrontées à la sortie des écoles. Les gendarmes sont parvenus à séparer les belligérants à coups de bombe lacrymogène.