Med’Océan, l’association de formation médicale continue et de développement de la qualité, de l’évaluation et de la recherche en santé de l’océan Indien, organise un événement exceptionnel ce samedi 1er décembre à l’amphithéâtre Elie, à l’Université du Moufia, à Saint-Denis, de 9h à 17h15. Il s’agit d’un séminaire qui réunira des intervenants de choix pour parler de l’indépendance médicale et qui ouvrira la première journée internationale de l’indépendance médicale.
« Les médecins ont perdu en crédibilité et les patients n’ont plus confiance en nous », reconnaît le Dr Philippe de Chazourne, organisateur de la rencontre et président de Med’Océan, avouant que tous les praticiens n’ont pas le même soucis de « la démarche de qualité ». Notamment ceux qui prescrivent en fonction des laboratoires « dépensent moins en temps mais font dépenser plus à la CGSS ».
Et pour en parler, le président de la HAS (Haute autorité de santé), Pr Jean-Luc Harousseau, fera le déplacement, ainsi que le rédacteur en chef du magazine Prescrire, Bruno Toussaint, qui a lui aussi accepté d’apporter son savoir. Louis-Adrien Delarue, du Formindep (association pour la formation indépendante des professionnels de santé), qui n’hésite pas à critiquer ouvertement les « erreurs » de la HAS dans ses recommandations en soulevant les conflits d’intérêts des experts, sera également présent.
Le séminaire débutera avec Pr Sudel Fuma, directeur de la Chaire Unesco sur l’île, suivi d’une prise de parole de Philippe de Chazourne. Dès 9h30 et juste avant l’ouverture du débat, le public pourra visionner la vidéo de Dominique Dupagne, « Peut-on être totalement indépendant ? ». Ce dernier participera au débat via skype, de Sydney en Australie. Le documentaire « Toutes ces maladies qu’on invente pour fabriquer de nouveaux médicaments », de Ray Moynihan, sera aussi diffusé. Connu pour ses critiques des laboratoires pharmaceutiques, le professeur sera en direct via skype à 10h45 de Brisbane en Australie, juste après la projection de sa vidéo. Il parlera de l’overdiagnosis.
D’autres intervenants seront également présents tels que l’anthropologue et philosophe Laurence Fourchez, ou encore la philosophe Aude-Emmanuelle Hoareau. La directrice de l’ARS, Chantal de Singly, et le directeur de la CGSS, Jean-Xavier Bello, seront présents. Mais les grands absents de ce rendez-vous sont « le Conseil général, l’IRT et le CHU à mon grand étonnement », indique Philippe de Chazournes. « J’ai demandé au nouveau directeur de financer le cocktail de l’indépendance. J’espère ne pas comprendre la raison du refus », ajoute le docteur avec une pointe d’ironie, en précisant que le budget de l’événement est de zéro euros. Il est déçu que le Département n’est pas pû débloquer un budget pour offir une centaine de samoussas pour l’occasion. L’IRT, « qui ne peut ignorer l’impact médiatique d’un tel événement » n’a pas non plus trouver de budget pour financer les jus d’orange…