Revenir à la rubrique : Mayotte

« Mayotte vit une période insurrectionnelle qui ne dit pas encore son nom »

Je connais personnellement Denis Herman, le rédacteur en chef des Nouvelles de Mayotte. Il n'a rien d'un va-t-en guerre. C'est pourquoi j'ai été interpellé en lisant son éditorial vendredi dernier dans lequel il dressait un tableau plus qu'alarmant de la situation dans l'archipel. Mayotte s'enfonce dans une sorte de "haïtisation" où des gangs font régner le terreur et il réclamait de Paris l'intervention de la Légion étrangère basée sur Petite Terre, avec autorisation de tirer sur les émeutiers.
C'est vrai que je lis tous les jours les informations en provenance de l'ile aux Parfums. Je constate moi aussi la montée de la violence exercée par des hordes de jeunes. Mais de là à tirer à balles réelles sur les émeutiers, il y a un pas...
A l'origine, ceux qui volaient et faisaient régner la terreur à Mayotte étaient de jeunes migrants clandestins en provenance des Comores. Des mineurs qui soit ont débarqué seuls, soit étaient accompagnés mais dont les parents ont été expulsés et renvoyés dans leur ile d'origine. La législation française est ainsi faite qu'on ne peut pas expulser des mineurs mais qu'on peut le faire pour leurs parents. Voilà comment on crée un problème qui tend chaque jour qui passe à devenir plus insoluble car si les mineurs deviennent un jour majeurs, après plusieurs années de méfaits, leurs bandes ont entre-temps été rejointes et gonflées de nouveaux très nombreux arrivants.
Je lisais il y a quelques jours la réaction d'un responsable mahorais qui disait : "Auparavant ils caillassaient les bus, maintenant ils les attaquent à coups de chombos". Tandis que la députée Estelle Youssouffa déclarait de son côté : "Moins il y a de sécurité, plus la population prendra le sujet en main et se fera justice elle-même. On est dans une situation à Mayotte où on va basculer dans la guerre civile".
J'ai décidé de publier cet édito de Denis Herman, avec son aimable autorisation, non pas parce que je suis d'accord avec sa proposition de faire intervenir la Légion étrangère et qu'elle soit autorisée à tirer à balles réelles sur les émeutiers, mais pour que les lecteurs de Zinfos puissent prendre la mesure de la situation insurrectionnelle qui sévit dans ce département français situé à 1.500km de La Réunion. Et de l'exaspération de ses habitants.
A noter que le gouvernement semble avoir en partie pris conscience du problème puisqu'il vient d'annoncer ce soir l'envoi du RAID à Mayotte. Reste à savoir si le remède sera suffisant, tant le mal semble profond.
Pierrot Dupuy

Ecrit par 1654 – le lundi 21 novembre 2022 à 22H47

Les derniers évènements qui au fil de semaines égrènent des morts trucidés sauvagement à coups de chombo (NDLR : sabres à cannes), des mains sectionnées, des bus attaqués en plein jour, des scènes d’émeutes tant à Djoujani, Passamainty ou encore Kaweni dans la nuit de mercredi à jeudi, sont devenues tellement intolérables qu’il convient d’agir.
 
Ce n’est pas la première fois que nous écrivons qu’il serait bon que la Légion étrangère soit mobilisée pour le maintien de l’ordre.
 
Ce n’est pas la première fois non plus que nous écrivons que Mayotte se trouve dans un contexte insurrectionnel qui mérite une réponse extrêmement ferme de l’Etat avec des moyens appropriés pour faire cesser ce qui risque de devenir une situation ingérable qui l’est -peut-être déjà- d’ailleurs.
 
Devant l’ampleur de ce phénomène, il serait bon que Paris se réveille et prenne la réelle mesure de ce qui se passe ici et mette « le paquet » en dépêchant sur place plusieurs dizaines d’escadrons de gendarmes mobiles, si, si ! et qu’avec l’appui de l’armée, notamment la Légion, soit décrété l’Etat d’Urgence et le couvre feu à Mayotte avec ce que ces mesures d’exception imposent : Interdiction à quiconque de sortir  sous peine d’interpellation immédiate ou au pire de se faire tirer dessus à balles réelles.
 
La réponse à apporter face à ces bandes de voyous déterminés à en découdre quitte à tuer comme elles le font déjà sans problème, doit être désormais proportionnée et pour cela, seul l’Etat d’urgence peut régler le problème.
 
Cette situation extrême a déjà été mise en oeuvre lors des émeutes de Papeete en octobre 1987 lorsque l’Etat d’urgence a été décrété et que la Légion étrangère arrivée de Moruroa, a débarqué en pleine nuit dans la capitale de Tahiti en proie aux violences les plus extrêmes et aux incendies qui ont détruit un quart de la ville. Le déclenchement de cet Etat d’urgence a permis de ramener le calme en Polynésie en 48 heures, d’autant que la justice a frappé fort tous les réfractaires à ces mesures drastiques. Pour l’avoir vécu, les consignes étaient claires pour les légionnaires qui avaient pris position sur le port de Motu Uta avec ordre de le garder et au besoin de tirer à balles réelles en cas de problème.
 
Mayotte hélas est en train de vivre la même chose actuellement et la situation dans laquelle se trouve le 101ème département de la République ne peut plus continuer à accepter ce qui se passe quotidiennement dans nos villes et villages. Le gouvernement est complice des bandes voyous car visiblement il n’a pas saisi l’importance du danger qui plane sur l’ensemble de la population en proie à cette invasion qui ne dit pas son nom.
 
Le préfet a semble-t-il beau alerter Paris sur cette situation insurrectionnelle, il n’est pas entendu. Combien de morts et de blessés estropiés, amputés et bus attaqués, faudra-t-il encore pour qu’enfin le Gouvernement prenne la pleine mesure de la gravité de ce qui se passe sur cette île française?
 
Le problème c’est que Paris ne sait plus où ponctionner des forces de l’ordre à envoyer à Mayotte, car elle n’a pas de réserves suffisantes, c’est clair.
 
Il serait plus que grand temps d’envoyer dans le nord de l’île un navire de la marine nationale avec des consignes strictes pour tout kwassa entrant dans les eaux territoriales et refusant de faire demi tour…
 
L’invasion comorienne qui sournoisement a démarré il y a déjà plusieurs années, se fait de plus en plus prégnante. Il faut s’en inquiéter et vite.
 
Les agitations parlementaires ne suffisent plus. Les discours rassurants non plus car plus personne n’est dupe de la gravité de ce qui se passe ici. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure pour que l’Etat de droit républicain soit réinstauré dans ce département qui sombre de plus en plus dans un chaos indescriptible, car ces attaques quotidiennes sont bien entendu télécommandées et planifiées ailleurs que sur notre territoire.
 
Il faut arrêter de se voiler la face. Mayotte vit actuellement une période insurrectionnelle qui ne dit pas (encore) son nom car Paris refuse de voir les choses en face.
 
Ce n’est pas pour rien non plus que Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu qui avaient promis de revenir en novembre avec des annonces tonitruantes, ont visiblement oublié où se situait notre île….
 
Mayotte n’en peut plus d’être aux prises avec ces hordes sauvages qui ne respectent rien et menacent ouvertement sans aucune retenue les institutions. L’Etat ne peut pas laisser faire. A moins que ce laxisme de l’Etat devant cette situation, ne soit le premier signe d’un largage progressif de Mayotte aux Comores…
 
D.H.
 
Partager cet article
Thèmes :
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Mayotte : Un kwassa fait un refus d’obtempérer

Après un premier évènement similaire en octobre, les policiers STPAF ont dû faire face à un pilote de kwassa refusant de s’arrêter mercredi dernier. 17 personnes, en plus du pilote, se trouvaient à bord de l’embarcation

Loi immigration : « Plus de régularisation possible pour les clandestins à Mayotte » espère Mansour Kamardine

Dans le cadre des débats en commission des lois sur le projet de loi immigration, le député Mansour Kamardine a demandé au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin que la loi interdise la régularisation à Mayotte d’un étranger arrivé sur le territoire du 101ème département en situation irrégulière. « Le ministre a déclaré être favorable à cette disposition pour Mayotte et souhaiter son adoption », indique le parlementaire mahorais.