Le Séga, le Maloya et d’autres danses bientôt interdites d’enseignement ?
L'Assemblée nationale a adopté hier une loi obligeant les professeurs de danse à avoir un Brevet d'État pour l'enseignement, sous peine de fortes amendes. Comme l'a rappelé le député Perceval Gaillard lors de la séance de questions au gouvernement, les danses régionales, comme le Séga et le Maloya, n'ont pas d'encadrement académique et sont donc vouées à disparaître ou à retourner dans l'illégalité.
Ecrit par N.P. – le vendredi 08 mars 2024 à 06H46
Le communiqué de Perceval Gaillard :
« Le jeudi 7 mars, l’Assemblée nationale a voté une proposition de loi tendant à professionnaliser l’enseignement de la danse. Créer un diplôme d’État permettant de mieux reconnaître la pratique et de l’encadrer est une bonne chose en soi.
Malheureusement, comme chacun le sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions. En rendant obligatoire le diplôme d’État pour enseigner toutes les danses, le gouvernement exclut de fait des pratiques historiquement loin de l’académisme telles que le hip-hop ou les danses régionales.
De plus, au lieu de choisir une mise en place progressive et incitative permettant aux acteurs de rentrer dans le nouveau cadre, le gouvernement a choisi une méthode brutale et répressive. En passant l’amende pour les professeurs non diplômés qui exerceraient quand même de 3 500 euros à 15 000 euros, la logique répressive de cette loi est évidente.
Chez nous à La Réunion, cela résonne comme une double peine. Non seulement un certain nombre d’acteurs se verront privés du droit de travailler, notamment dans les danses urbaines ou dans le maloya et le séga, mais ils subiront en plus une lourde amende, les traitant comme des délinquants. C’est la raison pour laquelle j’ai voté, avec mon groupe, contre cette loi.
Même sur la danse, ce gouvernement mène une politique de classe. »