La cour d’Appel a ce matin confirmé la culpabilité d’un pompier qui ne s’est pas rendu en intervention suite à une alerte. Le secouriste écope d’une amende de 3.000 euros, deux fois plus lourde qu’en première instance.
Le 31 juillet 2018, la caserne du Tampon reçoit un appel suite à une tentative de suicide. Un homme de 32 ans a été retrouvé pendu, il est alors inconscient mais toujours en vie. Les pompiers sont appelés à 20h10 mais le chef d’agrès refuse de se mobiliser. C’est une autre équipe qui se rend sur place. La victime est prise en charge avec 15 minutes de retard et succombera à ses blessures deux semaines plus tard.
Se nourrir pour sauver des vies
La défense de l’accusé est simple. Il explique, en première instance comme en appel, qu’il est diabétique : » Je sentais que ça n’allait plus et qu’il fallait que je mange. J’ai donc prévenu mon chef en début de soirée que s’il y avait une autre intervention, je ne pourrais pas y aller. Mais il a refusé et insistait pour que j’emmène une banane. »
Mais alors qu’il va manger, il tombe sur une mère de famille qui le mobilise pour un bilan de santé sur son enfant. Le pompier explique qu’il allait enfin se restaurer quand l’alerte pour la tentative de suicide est tombée. Le secouriste assure qu’il ne pouvait alors s’y rendre car il avait besoin de se nourrir.
Le SDIS affirme pourtant qu’il s’est écoulé 30 minutes entre la fin de la prise en charge de l’enfant malade et l’appel pour la tentative de pendaison. L’employé du Service départemental d’incendie et de secours serait aussi au coeur de tensions dans la caserne. Le pompier qui est intervenu à sa place assure que l’accusé « rechigne à faire les corvées« .
Comme en première instance, il a été reconnu coupable de non-assistance à personne en danger et écope de 3.000 euros d’amende.