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Le président du Conseil Régional de l’Ordre des infirmiers interpelle les députés et sénateurs

Alain Vitry, président du Conseil Régional de l'Ordre des infirmiers Réunion - Mayotte, a adressé un courrier aux députés et sénateurs de la région Réunion Mayotte quant à la revalorisation de la profession. "Ce courrier se veut aussi soutenir les démarches du Président national pour l’aider à passer le seuil de la porte de la conférence Ségur... Donc nous demandons l’appui de nos parlementaires", informe-t-il. Le voici :

Ecrit par Aurélie Hoarau – le jeudi 21 mai 2020 à 16H55

Les infirmier.e.s de la Réunion -et de Mayotte, salariés et libéraux, méritent plus que des symboles ! C’est un appel vibrant à votre soutien que nous élu.es de l’Ordre, nous vous adressons.

Des annonces ministérielles se sont accumulées depuis des semaines et des semaines laissant s’installer non pas la confiance mais le doute dans l’esprit des professionnels. Le décret publié le 15 mai portant attribution d’une prime exceptionnelle dans les établissements de santé de la Fonction Hospitalière Publique ne répond absolument pas aux promesses présidentielles ! Sont oubliés « d’entrée de jeu » les salariés du privé, du médico-social et les libéraux ! Prime à plusieurs vitesses, génératrice d’inégalités et de frustrations! Laissé à l’appréciation des seuls administratifs qui ne font pas l’hôpital mais qui le gèrent trop souvent avec des restrictions !

Ce décret arrive au lendemain d’annonces sur les remerciements de la Nation aux hospitaliers, de la médaille du « combattant » (nous sommes en guerre) du mérite à la légion d’honneur avec défilé en apothéose du 14 juillet ! Une surenchère d’annonces de symboles qui accentue l’incompréhension des infirmier.e.s !

Les infirmier.e.s veulent des mesures concrètes, dignes de leurs compétences et de leur engagement assidu, au mépris parfois de leur vie en disant qu’ils ne sont pas des héros mais des pros !

Les infirmier.e.s veulent une revalorisation salariale immédiate pour atteindre le salaire moyen infirmier européen, avec intégration de toutes les primes, et une revalorisation de carrière ; C’est aussi par la refonte de l’avenant 6 de la CNAM que doit passer cette revalorisation,

Les infirmier.e.s veulent de meilleures conditions de travail dignes et humaines pour exercer en toute sécurité, tout en sécurisant les soins prodigués aux patients : cela passe par le recrutement de professionnels, la réouverture de lits, l’attribution de matériels en quantité suffisante et à la pointe des performances… Ces conditions passent aussi par le respect réciproque de la hiérarchie et des autorités gestionnaires et qui font souvent défaut ; Des ressources humaines respectueuses des personnes…

Les infirmier.e.s n’ont pas oublié leurs revendications menées l’an passé durant des mois et des mois et des, mises en évidence par l’embrasement des services des urgences, « face émergée de l’iceberg » tant les problématiques de tous les autres services et structures ont éclaté au grand jour avec tant de souffrances.

Les infirmier.e.s veulent une reconnaissance de leurs compétences, de leur statut, de leur autonomie et indépendance professionnelle, et cela passe par la réforme des textes réglementaires, décret de compétence entre autre.

Les infirmier.e.s veulent des formations qui prennent en compte le développement de la personne et de son bien-être, du master au doctorat…juste droit au devenir. Les spécificités reconnues et les D.U qui apportent des compétences à l’exercice au quotidien doivent être reconnus,

Les Infirmier.e.s veulent participer à la vie démocratique sanitaire, et se faire entendre dans le quotidien comme dans l’organisation, le fonctionnement des établissements par la création d’une vraie commission soignante telle que les CME pour les médecins (regroupant seulement les praticiens hospitaliers), aujourd’hui, composée uniquement de professionnels de la filière infirmière de l’établissement (la CSIRMT montre ses faiblesses et ses limites, les représentations syndicales sont multiformes, pluriprofessionnelles et non proprement infirmières). La démocratie sanitaire doit aussi pouvoir s’exprimer à tous les niveaux de responsabilité et de décision. L’Ordre a toute sa place pour faire entendre la parole des
infirmier.e.s dans ces assemblées puisqu’il est en charge la profession entière, en lien avec les autres professions de santé. Il doit participer à toutes les rencontres utiles comme le SEGUR du 25 mail. Merci de votre soutien.

L’Ordre a conduit plusieurs enquêtes nationale et territoriale sur les risques pyscho-sociaux dont les retours des infirmier.e.s sont édifiants. Les professionnels n’ont jamais été en « guerre » mais sont éprouvés de longue haleine aux crises auxquelles ils savent faire face avec bon sens et responsabilité. Cette triste pandémie témoigne de cela chaque jour. Plusieurs études européennes ont montré que la mortalité baissait en fonction du nombre d’IDE qualifié.e.s, alors oui la compétence « ça se paie » et c’est une refonte complète de l’hôpital sans sujet tabou qui est pointé en priorité : paroles d’infirmier.e.s.

 

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