Après avoir échoué dans la commercialisation du requin, sa transformation en croquettes pour chiens, l’utilisation de sa peau en maroquinerie, Valorequin nous propose maintenant de transformer le requin en engrais .
Le Quotidien du 18/06/15 nous apprend que ce projet « génial » serait soutenu par le Comité Régional des pêches, la Région , la Mairie de St Paul et les services de l’Etat
Dans ce projet, un requin-bouledogue de 300 kg serait payé 15 €… On se doute qu’à ce prix, les pêcheurs ne devraient pas se bousculer pour attraper du bouledogue. Le contribuable devra donc continuer à subventionner les bienheureux amis du Comité Régional des Pêches en charge d’approvisionner l’usine en requins et qui, pour le moment, se déchirent entre eux afin de ne pas partager le pactole.
De plus , les métaux lourds, l’arsenic et autres toxines présents dans la chair et qui ont justifié l’interdiction de commercialisation du requin pourraient passer directement du requin dans les légumes achetés au marché. Il ne sera plus nécessaire de manger du requin pour s’intoxiquer, les tomates « pei » pourraient suffire.
Qu’importe à nos décideurs: cette nouvelle fantaisie sert uniquement à justifier le massacre stupide mais juteux des requins, par un prétendu débouché commercial.
Cette fantaisie aurait un coût énorme pour le contribuable:
Il s’agit ni plus ni moins de subventionner, en plus de la pêche du requin, une usine de traitement des déchets de la pêche d’une capacité annuelle de 3.000 tonnes !!!
3.000 tonnes…. Le Comité Régional des Pêches, qui défend ce projet, oublie juste de signaler que la pêche artisanale à la Réunion n’est que de 500 à 1.000 tonnes de poissons par an…
Comment 500 tonnes de poissons et quelques requins subventionnés à prix d’or pourraient-il fournir 3.000 tonnes de déchets ?
Le Comité Régional des pêches et ceux qui soutiennent ce projet ne peuvent l’ignorer.
Même si les Réunionnais renonçaient à manger le moindre poisson « péi » pour le transformer en engrais et que les pêcheurs acceptaient de le vendre 5 centimes le kilo, la totalité de la pêche artisanale réunionnaise ne suffirait pas à alimenter cette usine et à produire de l’engrais à un prix compétitif.
Ces quelques chiffres montrent que ce projet n’est pas viable économiquement et qu’il se traduira, comme le projet Cap Requin 2, par une débauche d’argent public au profit de quelques amis du Comité Régional des Pêches. On prend vraiment les Réunionnais pour des imbéciles.
Il est plus que temps que la Cour des Comptes se penche sur la gestion financière de la crise requins. Les Réunionnais d’âge mûr se souviendront d’un autre projet mirifique et subventionné du nom d’Ecopipe… dont on sait comment il a fini .
Le Collectif des Associations Sea Shepherd, Aspas, longitude 181, Sauvegarde des requins, Tendua, Vague, Fondation Brigitte Bardot, Requin Intégration